Le goût du risque

« Le goût du risque » par Andréa Marcolongo, Patrice Franceschi, Loïc Finaz – Editions Grasset – 16 €

Cet ouvrage collectif est salutaire pour tous ceux qui s’interrogent sur le sens profond de leur vie. Comment vivre pleinement son existence tout en acceptant la fin. Laquelle ne doit plus nous tyranniser au point de ne rien entreprendre, ou nous serions anesthésiés par une existence exclusivement encadrée par des normes, des principes de précaution, par une unique pensée consensuelle, par la peur de devenir singulier dans une société réduite à la gestion de sa masse.

Les auteurs nous invitent à dépasser toutes ces barrières pour puiser au fond de nous-même ce que notre vie nous permet de devenir par le dépassement et l’engagement qui se résument à une notion simple ; l’expérimentation de la liberté vraie débarrassée des contraintes d’image. Être plutôt que paraitre.  Être libre et en prendre le risque sont la seule source de joie, de rayonnement, et finalement utile aux autres.

La société moderne nous impose par défaut un formatage via le principe de précautions, les normes sociétales voire sanitaires, l’identité numérique, condamnant ainsi nos libertés fondamentales comme si bien vivre se résumait à l’endormissement d’une existence sans risque. Les auteurs fustigent ce mensonge soulignant dans un glossaire toutes ces absurdités récentes.

Cette ode à l’audace semblait réservée à quelques minorités, hommes engagés de tous types-entrepreneurs-aventuriers-artistes-écrivains, désormais « le goût du risque » ouvre cet horizon à tous, pour mieux nous inciter à rester libre et entreprenant pour enfin « prendre soin des autres » en toute connaissance de cause. Cela veut concrètement dire expérimenter le silence en soi pour mieux écouter les autres, ne plus craindre l’inconnu, ne pas croire sa pensée comme unique, refuser les querelles inutiles comme la pensée dominante le suggère parfois, savoir s’engager pour des causes où il n’y a que des coups à prendre, rester humble face à la nature, prendre sa part dans l’humanité et enfin chérir cette liberté qui nous rend si singulier et unique. Mais en connaitre le prix pour savoir la défendre si elle était menacée. Les auteurs en appellent à notre réarmement moral face aux menaces en gardant tout d’abord son sens critique, en cultivant son bon sens, en pratiquant l’audace, en méprisant la mort.

« Le risque est consubstantiel à la vie » nous rappellent à juste titre les auteurs, remplissons la nôtre d’une audace joyeuse.

 

Edouard Lagourgue 

Aventurier-humaniste et ancien président de Solidarité International (2013-2018), il est membre-expert de Défis Humanitaires et soutien de nombreuses associations dont deux intervenant auprès des blessés et victimes du terrorisme. Ancien dirigeant d’une entreprise en Afrique, il est aujourd’hui administrateur d’entreprises et d’associations.

 

 

 

 

 

Livre disponible en librairie ou sur : https://www.grasset.fr/livre/le-gout-du-risque-9782246834151/ 

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