
Soudan, République Démocratique du Congo, Afghanistan, APD, Conférence de l’ONU sur l’eau, l’humanitaire en débat, autant d’articles qui vous concernent et vous intéressent.
Depuis le début de l’année le nombre de lectrices et lecteurs a augmenté de 25% pour atteindre en moyenne 4000 visites chaque mois, entre autres parce que le nombre d’articles est passé de 4 à 7 chaque mois.
Cela représente un véritable effort qui nous stimule et nous motive, mais votre soutien par un don même modeste sur (faireundon) nous encouragera grandement à poursuivre dans cette voie. Je vous en remercie par avance chaleureusement au nom des auteurs qui publient articles et entretiens pour vous.
Notre revue est réalisée bénévolement sans aucun soutien institutionnel à ce jour. C’est pourquoi, nous vous lançons ici un APPEL ainsi d’ailleurs qu’aux fondations, aux associations et aux philanthropes pour soutenir cette publication saluée par beaucoup d’entre vous comme Francis Charhon, ancien directeur de la Fondation de France, de Médecins Sans Frontières et aujourd’hui éditeur de la passionnante revue « Chroniques Philanthropiques » qui soulignait récemment sur les réseaux sociaux le côté unique de Défis Humanitaires et l’intérêt et la diversité de ses articles. Alors, merci pour (faireundon).
Plus que jamais votre soutien est essentiel….
….pour partager notre inquiétude et notre solidarité avec la population arménienne du Haut-Karabagh encore appelé Artsakh, victime d’un blocus de l’Azerbaïdjan qui a coupé l’unique route vers l’Arménie depuis le 12 décembre.
L’Artsakh est ce territoire donné par Staline à l’Azerbaïdjan du temps de l’Union Soviétique (URSS). L’Artsakh a voté son indépendance lors d’un référendum du 10 décembre 1991 au moment de la dislocation de l’URSS, comme l’Arménie, l’Azerbaïdjan et d’autres républiques, mais du point de vue des règles internationales validant le choix de Staline, l’Artsakh encore appelé Nagorno-Karabakh se trouve officiellement en Azerbaïdjan.
L’ Artsakh, ce sont 120.000 hommes, femmes et enfants qui vivent sur leur terre ancestrale dont les monastères du 13ème siècle sont la preuve intangible comme les livres d’histoire, la mémoire et les cimetières. Mais la force militaire et la realpolitik entendent les condamner à la soumission, à la réclusion, à l’exil ou à la mort !
Nous sommes ici en face du droit bafoué d’un peuple à disposer de lui-même face au diktat du choix de Staline entériné aujourd’hui par la force des armes et le conformisme diplomatique. Mais, ou est passé le fameux devoir de protéger si cher à l’ONU comme à l’humanitaire ? Ce qui était bon hier pour les populations du Kosovo, de la Libye et du Timor Oriental ne doit-il pas aussi s’appliquer aujourd’hui pour les Arméniens de l’Artsakh ? Y aurait-il deux poids et deux mesures et pourquoi ?
Une négociation internationale tripartite est actuellement engagée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan avec les Etats-Unis, l’Union Européenne et la Russie. Le premier ministre arménien, NIkol Paschinian, a dû passer sous les fourches caudines et dire que l’Artsakh était en Azerbaïdjan tout en exigeant des garanties pour la sécurité des Arméniens de l’Artsakh.

Abandonner l’Artsakh à l’Azerbaïdjan, c’est ouvrir la voie à un risque d’épuration ethnique et à un risque de déstabilisation et de confrontation dans le Caucase du sud.
Craignons que ce calcul, dont on peut comprendre la logique au nom de la paix et de la stabilité, ne provoque exactement le contraire, c’est-à-dire une action militaire Azérie contre l’Artsakh qui déboucherait sur un nettoyage ethnique sur fond de rivalité entre un bloc occidental et la Russie alliée de l’Iran qui verrait alors le Caucase basculer dans la confrontation. Il suffit d’allumer la mèche !
Sérieusement, qui peut s’engager à assurer la sécurité des 120.000 Arméniens de l’Artsakh si ceux-ci passaient sous le contrôle du régime du président azéri Ilham Aliyev qui est un autre président turc Erdogan pour ses opposants et ses minorités. N’assisterait-on pas à une colonisation de peuplement comme la Turquie le fait aujourd’hui dans le nord de la Syrie dont elle a chassé les populations kurdes résidentes. Alors, qui peut s’engager vraiment à assurer cette sécurité, les Etats-Unis, l’Union Européenne, l’OTAN ou la Russie, l’Iran ?
C’est tout le dilemme et le drame d’un peuple vivant sur ses terres ancestrales qui risque d’être sacrifié sur l’autel de la loi du plus fort entériné par les puissants qui détournent pudiquement le regard. Pourtant, l’OTAN a bien protégé les enclaves serbes après l’indépendance de facto du Kosovo reconnue par les pays occidentaux.
En tout cas, si cette crise de l’Artsakh se terminait mal, si elle provoquait une guerre ou le nettoyage ethnique et l’exil forcé, nous devrions alors demander tout haut qui en est responsable et si une solution de statu quo et de bon voisinage n’était pas préférable avec de sérieuses garanties de sécurité.
Lisez aussi les lettres que nous avons reçues d’habitants de l’Artsakh et que nous publions dans cette édition et venez nombreux le 28 juin à la salle Gaveau écouter acteurs, actrices et intellectuels lire ces lettres qui disent « L’Artsakh c’est notre coin natal sur cette planète » ou encore « j’ai peur d’un génocide ».
Si nous nous mobilisons tous, si d’autres le font dans d’autres pays, si des autorités morales et intellectuelles éminentes se lèvent, si certains responsables politiques font preuve de dignité et de courage, si l’ONU entend, si le Président Macron est fidèle ses engagements, alors peut-être pouvons-nous ensemble sauver l’Artsakh dont la population veut simplement vivre libre chez elle !
Des amis, ma famille me demandent pourquoi je me suis placé aux côtés de l’Artsakh. C’est simple. Tout peuple a le droit de vivre libre chez lui, notamment les petits peuples qui sont toujours les plus menacés si ce n’est sacrifiés dans l’histoire comme, par ailleurs, les peuples autochtones que nous voulons honorer aussi dans cette édition.
Si vous souhaitez soutenir les Arméniens de l’Artsakh, un rassemblement est organisé dimanche 4 juin à 15h30 Place du Trocadéro à Paris par la Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF).
Stepanakert mars 2023 Crédit Photo : Liana Margaryan
Plus que jamais votre soutien est essentiel….
… pour nous mobiliser ensemble où que vous soyez afin d’accroître en France et dans le monde les ressources de l’Aide Publique au Développement (APD) et de l’aide humanitaire. D’ailleurs, pourquoi ne pas rebaptiser l’APD par l’APDH, c’est-à-dire l’Aide Publique au Développement et à l’Humanitaire afin de reconnaître enfin l’existence de l’humanitaire comme une réalité internationale incontournable qui concerne tout le monde.
Et c’est précisément le moment en France. En 2018 déjà, dans le cadre du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, le CICID avait pris des décisions historiques d’augmentation significative de l’APD, de l’humanitaire, du partenariat avec les ONG, du nexus développement-humanitaire notamment. Cette année, nous avons un nouveau rendez-vous avec nous-mêmes quant au rôle de notre pays pour la solidarité internationale.
Et j’aimerai ici dissiper une opposition à dépasser. On peut être souverainiste et considérer que la France a des responsabilités internationales à assumer à l’égard d’autres peuples. On peut être universaliste ou fédéraliste européen et reconnaître la réalité historique des Etats-Nations, de leur rôle dans des cadres d’alliance élargie jusqu’au niveau des Nations-Unies et de leur devoir de contribuer au développement des pays et populations qui le nécessitent sur notre planète.
Nous entrons maintenant dans la séquence APD et humanitaire du second quinquennat d’Emmanuel Macron. Dans les grandes lignes, normalement la trajectoire d’augmentation est balisée. Nous sommes parvenus en 2022 à 0,56% du PNB et la Loi du 4 août 2021 (LOP-DSIM) présentée par le gouvernement et voté alors par le parlement a fixé à 0,7% la contribution de la France en 2025 ! Reste ensuite bien sûr à décliner cela en priorités et plan d’action.
Le problème c’est que le récent Conseil Présidentiel du Développement du 5 mai dernier a fixé 10 priorités stratégiques, mais sans souffler mot de ces 0,7% qui en sont le moyen ! Rien non plus sur le rôle des associations humanitaires et de développement comme partenaires opérationnels ! Est-ce un signe qui doit nous inquiéter ? L’annonce est-elle réservée pour le « Sommet pour un nouveau pacte financier mondial » des 22 et 23 juin à Paris ? En tout cas, la Loi du 4 août a fixé à 0,7% la contribution de la France à partir de 2025.
Un mot également sur les 10 priorités du Conseil Présidentiel du Développement. Rien à dire sur les 10 priorités, si ce n’est qu’il en manque une et de taille, une 11ème priorité qui est celle de l’eau ! C’est confondant de découvrir qu’à la suite de la Conférence de l’ONU sur l’Objectif 6 de l’eau des Objectifs du Développement Durable (ODD), il n’y ait rien sur l’eau au moment ou sa raréfaction, sa pollution, l’impact du réchauffement climatique provoquant sécheresse et inondation n’a jamais autant menacé dans le monde et jusqu’en France maintenant avec les incendies et 50 départements déjà en alerte eau au printemps !
Plus de 2 milliards d’êtres humains n’ont pas accès à l’eau potable, plus de 4 milliards n’ont pas accès à l’assainissement, principalement en Afrique qui connait une démographie exponentielle, et l’eau n’est toujours pas une priorité ! Est-il encore temps d’ajouter une 11ème priorité ou de soulever au moins la question lors de ce Sommet des 22 et 23 juin à Paris et ne pas le regretter plus tard !
Pour résumer, nous attendons du prochain CICID présidé par la première ministre, Mme Elisabeth Borne, vers le 12 juin, que l’engagement de 0,7% du PNB pour l’APD soit confirmé, que 15% soit mis en œuvre par les Organisations de Solidarité Internationale comme le propose Coordination Sud (Interview avec Olivier Bruyeron, président de Coordination SUD), c’est-à-dire 1,85 milliards d’euros en 2025 et 2 milliards en 2027, qu’une coordination interministérielle prenne en charge une politique cohérente de suivi des ODD, que l’on priorise les Pays les Moins Avancés et les services sociaux de base.

a réuni un Comité interministériel de la coopération internationale et du développement à Matignon le 08.02.18.
Crédit photo Benoît Granier, Matignon
Pour une Aide Publique au Développement et à l’humanitaire.
Et pour conclure sur l’humanitaire. Sur un montant de plus de 16 milliards d’euros d’APD en 2023, la part de l’humanitaire sera d’environ 900 millions d’euros dont 250 à 300 millions (FUH, NUOI, AAP) via le Fonds d’Urgence Humanitaire (FUH) du Centre de Crise et de Soutien (CDCS) du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. L’effort est d’autant plus méritoire que l’on revient de loin et que le rattrapage est réel. Mais, dans le monde d’aujourd’hui, c’est très insuffisant ! Je ne fais ici ni corporatisme ni syndicalisme associatif. Faisons plutôt l’état des besoins et des risques dans le monde d’aujourd’hui.
Nous sommes confrontés à un double phénomène de disruption mondiale. D’une part, nous entrons avec la guerre en Ukraine qui le révèle dans une période de confrontation entre le bloc occidental et un autre bloc mené par la Chine, la Russie et une partie de ce que l’on nomme le sud global. Cette logique de confrontation exacerbera les tensions, les systèmes d’alliance et les conflits. La guerre des céréales et des engrais autour de l’Ukraine et de la Russie en est un exemple.
D’autre part, nous sommes simultanément confrontés à des défis mondiaux gigantesques tels que le changement climatique, la perte de la biodiversité, la raréfaction et la pollution de l’eau, la démographie en Afrique et d’autres encore. Là aussi, la confrontation sera de règle et l’on voit bien comment l’eau devient un objet de litige entre usagers et Etats-Nations jusqu’en Europe entre l’Espagne et le Portugal avec le fleuve Douro.
La conjonction de l’antagonisme géopolitique et de l’état de la planète, du réchauffement inexorable, de ses ressources et de ses habitants ne peut que générer tensions et conflits. Dans ce contexte durable qui va se tendre, l’action humanitaire pourrait devenir une réponse de plus en plus sollicitée et son expérience, son ingénierie entre urgence et développent en fait un acteur majeur pour les solutions possibles à mettre en œuvre.
Dans ce contexte où l’on change d’échelle et de rythme des menaces, la réponse doit plutôt anticiper que suivre. Alors, sur une APD de 16 milliards d’euros en France, un milliard pour l’humanitaire n’est simplement pas à la hauteur des défis. Dans le monde ‘aujourd’hui et dans celui qui se dessine, nous devrions plutôt penser à une part de l’APD humanitaire en France de l’ordre de 2, 3, 4 milliards d’euros. L’avenir de l’APD passe aussi par l’humanitaire et c’est pour cela que je suggère de parler plutôt d’Aide Publique au Développement et à l’Humanitaire et la France pourrait alors devenir un des principaux financeurs de l’aide humanitaire dans le monde.
Je vous remercie pour votre attention ainsi que pour votre soutien sur (faireundon) pour permettre la parution des prochaines éditions de la revue www.defishumanitaires.com.
Par avance, MERCI.
Alain Boinet.
Madame, Monsieur, Le 28 juin prochain marquera les 200 jours de blocus total de la seule route qui relie le Haut Karabagh à l’Arménie. 120 000 habitants du Haut-Karabakh, dont 30 000 enfants vivent un drame majeur dans un pays en voie d’effacement. Des attaques se répètent par ailleurs contre le territoire souverain de la république d’Arménie. Pour soutenir les Arméniens du Haut-Karabagh et d’Arménie, l’Ambassade d’Arménie en France et la Représentation du Haut Karabagh organisent une soirée caritative, à laquelle nous serions heureux que vous participiez. Une dizaine d’artistes et d’intellectuels porteront l’émotion de tout un peuple en souffrance en lisant des témoignages personnels des habitants du Haut-Karabagh et d’Arménie. « Arménie, la route de la vie » MERCREDI 28 JUIN 2023 à 20H SALLE GAVEAU 45 rue de la Boétie – 75008 PARIS Réservation par internet sur le site de la salle Gaveau : www.sallegaveau.com ou par téléphone : 01.49.53.05.07, du lundi au vendredi de 10h à 18h. Nous espérons sincèrement pouvoir compter sur votre présence à cette soirée exceptionnelle en soutien à l’Arménie et au Haut-Karabagh. |
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.