Comment mieux marier anthropologie et action humanitaire ?

Cet article ne marque pas la différence entre l’humanitaire et le développement. Pourtant ces deux champs d’action s’inscrivent dans des temps et objectifs différents. Alors que l’action humanitaire vise à répondre aux besoins vitaux des personnes les plus vulnérables, le développement pense son action dans la durée avec la volonté d’accompagner le changement social.

Les remarques qui suivent sur l’intérêt de l’anthropologie et les façons de l’intégrer dans les actions humanitaires et de développement sont donc à adapter en fonction de la situation du terrain – plus ou moins urgente, conflictuelle, instable. Pour l’humanitaire, l’anthropologie trouve peut-être tout son intérêt lorsque l’urgence devient chronique et dans les phases de sortie de crise et de reconstruction.

Les termes aide internationale/ action internationale/ acteurs de l’aide sont utilisés pour désigner de manière générale les acteurs et l’action de développement et humanitaire. Il est toutefois important d’être conscient de la distinction qui existe entre ces acteurs et ces modes d’action à la lecture de cet article.


Comment mieux marier anthropologie et action humanitaire ?

L’anthropologie a depuis longtemps intégré les mécanismes de développement et les actions humanitaires dans son champ d’étude. Elle apporte un regard souvent critique des logiques de pouvoir propres à l’action internationale des ONG. De nombreux anthropologues se sont penchés sur ces questions et il est aujourd’hui convenu qu’il existe bel et bien une « anthropologie du développement » ou « anthropologie de l’humanitaire ». L’inverse – l’intégration de l’anthropologie dans l’action humanitaire – est également vrai, mais dans une moindre mesure.

En effet, l’anthropologie n’est pas toujours intégrée dans le montage des programmes d’aide ou dans la réflexion des ONG sur leur propre action. Pourtant, l’intérêt de cette discipline pour l’action humanitaire fait largement consensus[i]. L’étude anthropologique des populations ciblées par l’action internationale permettrait de mieux comprendre les populations, les logiques de pouvoirs au sein des groupes, les savoirs et les pratiques en place. Ces informations, une fois prises en compte par les acteurs de l’aide, permettraient de mieux cibler les projets et de renforcer leur adoption par les personnes ciblées. Alors, qu’est-ce qui freine son intégration et quelles sont les solutions qui s’offrent aux acteurs humanitaires ?

Hôpital régional d’Ati, région de Batha, Tchad – août 2018, ©Solidarités International

1. Ce qui freine l’utilisation de l’anthropologie dans l’humanitaire

a. Des modalités d’intervention opposées

L’anthropologie et l’humanitaire ont des modalités d’intervention tout à fait différentes. Alors que la première vise à décrire le monde en altérant le moins possible son objet d’étude, le secteur de l’aide assume une modification de son terrain d’action et, dans le cas du développement, vise à accompagner le changement social.

Ces deux disciplines s’inscrivent dans des temporalités opposées. L’étude anthropologique, de par sa méthode ethnographique, s’inscrit dans le temps long. Il faut comprendre les logiques d’acteurs en profondeur, et partager leurs expériences. A l’inverse, le développement et l’humanitaire s’inscrivent dans un temps plus court, souvent défini par les financements accordés par les bailleurs de fonds. L’action se doit d’être efficace – atteindre ses objectifs en un temps court – puisque l’ONG est redevable à la fois aux bailleurs institutionnels ou privés, aux donateurs et aux bénéficiaires.

Enfin, de par ces deux caractéristiques, l’anthropologie et l’humanitaire ont des approches de la réalité qui sont distinctes. L’anthropologie, qui essaye de comprendre la complexité des rapports sociaux, se place depuis les logiques d’acteurs. A l’inverse, l’humanitaire voit la réalité depuis ses logiques programmatiques. Ces dernières nécessitent parfois une simplification et une homogénéisation de la réalité sociale.

Ces fonctionnements si différents rendent le travail conjoint difficile. Il existe parfois une incompréhension entre ces deux cultures de travail et leurs acteurs respectifs. L’anthropologue serait trop académique et détaché de la « réalité terrain » des humanitaires. Son travail ne s’inscrit pas dans le temps du développeur et n’est pas assez opérationnel. L’humanitaire, lui, est au service de l’action et ne peut prendre le recul nécessaire pour des réflexions plus abstraites et éloignées du terrain.

b. Une logique de projet qui empêche le temps long

L’intégration de l’anthropologie dans l’humanitaire est rendue difficile par le fonctionnement même du secteur de l’aide. Les ONG disposent de peu de temps entre l’appel à projet et la première réponse qu’elles doivent apporter. Ce laps de temps ne permet pas de mener une réelle étude des besoins en amont de la définition des activités et des résultats escomptés.

Le projet validé par le bailleur est déjà complet et présente à la fois une analyse des besoins, les données de référence (baseline study), les activités prévues, les délivrables et les résultats visés. Une fois les fonds débloqués, le projet peut commencer. L’étude anthropologique, lorsqu’elle arrive à s’insérer dans le projet, est souvent située dans la phase d’évaluation des besoins, intégrée au projet. C’est ici tout le problème : la phase d’évaluation se déroule une fois les activités déjà définies et approuvées. Or, une fois les termes du projet validées, il n’est pas aisé de les modifier.

Les réajustements sont pourtant parfois essentiels, comme le montre cet exemple au Tchad, détaillé par Florence Chatot[ii], chargée de recherche au groupe URD, lors d’un entretien téléphonique. Le Groupe URD travaille en partenariat avec une ONG qui combat les mutilations génitales féminines et a réalisé une recherche opérationnelle axée sur l’analyse des dynamiques et des normes sociales liées à cette pratique. L’une des activités prévues par cette ONG visait la reconversion professionnelle des exciseuses par la mise en place d’AGR sensées compenser la perte de revenu liée à l’abandon de la pratique. L’étude a révélé qu’une telle stratégie était bien trop simpliste pour répondre à une problématique aussi complexe que la pratique d’excision. En réalité, loin de se restreindre à une interaction strictement féminine « exciseuse / excisée », l’étude a mis au jour l’existence d’une réelle économie de l’excision rassemblant de multiples acteurs communautaires aux intérêts divergents et qui légitiment, par leur fonction sociale dans la pratique, sa persistance. De fait, l’une des recommandations de l’étude était de réinvestir dans des activités de prévention le budget initialement alloué aux AGR.

Cet exemple pointe la nécessité des études précises, menées par des personnes ayant déjà connaissance de la thématique, en amont de la définition des activités afin d’éviter des réajustements dont on peut imaginer les coûts – organisationnels, humains, financiers.

Certaines associations ont la capacité de mener des études socio-anthropologiques en amont des appels à projet. Médecins du Monde, par exemple, a même intégré une compétence anthropologique au sein de son siège dans un service « Recherche et Apprentissage ». L’infographie ci-dessous, tirée de leur site internet, indique l’emplacement de l’étude socio-anthropologique dans le cycle des programmes de l’association. Cette organisation est rendue possible grâce à la relative liberté de Médecins du Monde qui possède des fonds propres non affectés à un projet particulier.

2. De quelle anthropologie avons-nous besoin pour l’humanitaire ?

L’intérêt du milieu humanitaire pour l’anthropologie est réel, mais la rencontre entre les deux disciplines n’est pas si simple. Le chercheur est présenté comme un universitaire trop souvent critique et non force de proposition ou idéalisé comme le « sauveteur » d’un projet en échec.

De quel type d’anthropologie avons-nous besoin pour l’humanitaire ? L’argument avancé dans cet article est qu’il faut que l’anthropologie soit au service de l’action. Elle ne doit pas y être inféodée, mais doit garder pour objectif l’amélioration de l’action humanitaire.

a. Rendre intelligible les logiques d’action locales pour l’action internationale

L’anthropologie s’intéresse à des fonctionnements sociaux précis en essayant toujours de saisir la vision des personnes qui vivent le phénomène pour le comprendre. L’action humanitaire est souvent portée par des acteurs multinationaux – l’ONU et ses agences – ou non gouvernementaux qui agissent hors de leurs frontières – les ONG internationales. L’intérêt de l’anthropologie est ici de faire le lien entre cette échelle locale et ces acteurs internationaux. Elle rend intelligible les échanges sociaux des uns pour les autres. Elle peut être mobilisée à la fois pour aider le « global » – les acteurs internationaux – ou pour soutenir le « local » – les populations ciblées par les programmes de d’aide.

C’est ce qui est mis en avant par Sharon Abramowitz dans son article « Ten Things that Anthropologists Can Do to Fight the West African Ebola Epidemic » (2014). Elle y énonce 10 actions que les anthropologues peuvent mettre en place pour être utile aux humanitaires, dans le cadre de la lutte contre Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014. J’utiliserai ici trois de ses propositions.

1/ Les anthropologues peuvent observer, rapporter, interpréter et expliquer les perspectives locales sur l’action extérieure. Il s’agit ici de ne pas comprendre pour comprendre, mais bien d’opérationnaliser sa compréhension afin de proposer des arrangements, adapter l’action humanitaire et la rendre acceptable pour les populations locales.

2/ Les anthropologues peuvent identifier les capacités locales de santé et les structures locales pouvant participer à la réponse épidémique (ici, Ebola). Il s’agit pour l’anthropologue non seulement de partager des connaissances « objectives » des structures sanitaires existantes, mais aussi sa connaissance des constructions sociales qui pourraient être utiles à la réponse humanitaire en place. Les populations, face à une catastrophe, inventent et mettent en place des moyens d’y répondre et de pallier ses effets. L’intérêt de l’anthropologie est d’identifier ces structures, de les mettre en avant pour que l’action internationale travaille en les intégrant à sa stratégie de réponse.

3/ Les anthropologues peuvent partager leurs contacts locaux avec les experts en santé mondiale qui coordonnent la réponse. Qu’ils soient des chercheurs, des membres de la société civile ou des dirigeants des secteurs publics ou privés, ces personnes peuvent venir en aide et communiquer avec les acteurs de l’action internationale. La réponse humanitaire cible différentes échelles et a donc besoin de contacts appartenant à ces différents niveaux – locaux, nationaux, internationaux.

Les anthropologues peuvent aussi rendre intelligible la réponse humanitaire internationale auprès des populations locales. Ils ont un rôle de « médiateurs culturels »[iii] auprès des populations ciblées.

Ce travail peut permettre de désamorcer des tensions sociales, comme Faye l’a montré dans le cas de l’enterrement des femmes mortes enceinte en Guinée[iv]. Chez les Kissi, en Guinée forestière, il est interdit d’enterrer une femme enceinte avec son enfant dans son abdomen. Il est prévu que le fœtus soit retiré du corps de la femme et que les deux soient enterrés séparément. Dans le contexte épidémique d’Ebola, il n’était pas envisageable d’opérer la femme pour mener à bien cette séparation. Faye explique que « s’il était impossible, pour une raison ou pour une autre, d’extraire le fœtus du ventre de la mère il [faut] sacrifier à un rite de réparation consistant en des offrandes et en divers cérémonies ». C’est ainsi que l’enterrement a eu lieu.

b. La recherche opérationnelle permet d’émettre des recommandations.

La « recherche-action », ou « recherche opérationnelle / participative » permet de faire collaborer les acteurs de l’action internationale (développement et humanitaire) et les chercheurs. Il ne s’agit pas d’effacer les spécificités de ces deux disciplines. Au contraire, comme précisé par Jean-Pierre Olivier de Sardan « toute recherche-action doit se soumettre simultanément aux règles de la recherche et à celles de l’action, sous peine de n’être qu’une mauvaise recherche et une mauvaise action »[v].

Ainsi, la recherche-action doit respecter les critères académiques que sont la reconnaissance de l’implication du chercheur dans son objet étude et la prise en compte des biais personnels et subjectifs. Cela est d’autant plus pertinent, que l’anthropologie valorise l’observation participante, dans laquelle le chercheur a une place active dans ce qu’il observe.

De nouvelles contraintes s’appliquent à la « recherche-action » : la délimitation d’un sujet plus restreint, un temps plus court et un écrit plus accessible.

Jean-Pierre Olivier de Sardan met en avant que la recherche est soumise aux mêmes principes de sélection et de détournement que les projets de développement. Les personnes ciblées par l’étude sélectionnent ce qu’elles partagent afin de servir au mieux leurs objectifs. Le chercheur doit pouvoir identifier et intégrer ces processus.

La recherche-action permet de guider l’action de manière à ce qu’elle soit en accord avec les logiques des populations ciblées.

Le cas détaillé lors d’un séminaire[vi] de Médecins du Monde à propos des grossesses non désirées en Côte d’Ivoire montre la façon dont le projet a été guidé par l’étude socio-anthropologique qui lui avait précédé.

L’étude visait à « comprendre les difficultés d’adhésion des collégiens et lycéens ivoiriens face aux messages de prévention distribués dans les écoles »[vii]. Elle a montré la coexistence de deux discours opposés qui enfermaient les lycéens et réduisaient leur capacité d’action. Le premier, véhiculé par les paires et les réseaux sociaux, incite à une sexualité « précoce et à une multiplication des partenaires ». Le second, porté par les adultes et certaines institutions ivoiriennes, fait de la sexualité un sujet tabou et présente de nombreuses barrières à l’accès à la contraception.

L’approche décrite a permis d’impliquer tous les acteurs (social, éducatif, santé) dans un questionnement sur leur perception de la sexualité, en prenant en compte leur positionnement dans la société et leur capacité d’action. Les jeunes ont été intégrés au projet en animant des émissions de radio pour accompagner le changement des comportements. Des agents communautaires ont été recrutés pour réduire le décalage entre la sexualité vécue des jeunes et la perception que les communautés en ont.

Goundam, région de Tombouctou, Mali. L’association Solidarités International est présente au Mali depuis 2012 et travaille au plus proche des populations. / ©Solidarités International

3. Comment articuler anthropologie et humanitaire ? L’exemple du « modèle contractuel » de Jean-Pierre Olivier de Sardan

a. Trois zones d’interactions préférentielles

Afin de lier et faire coopérer l’anthropologie et le développement, J.-P. Olivier de Sardan présente la solution du « modèle-contractuel » où « chercheurs et opérateurs s’accordent pour définir une zone nettement circonscrite d’interaction et de collaboration, sans renoncer à leurs identités spécifiques »[viii]. Cette façon de réfléchir à l’articulation anthropologie/humanitaire est à la fois plus large et plus spécifique que la recherche action. L’auteur détaille trois « zones d’interactions préférentielles ».

D’abord, la formation des agents de développement à la méthode de l’enquête ethnographique, qui permettrait de les prémunir de certains clichés. Ensuite, la préposition des anthropologues au suivi des dérives des projets. Enfin, l’apport de nouveaux types d’enquête ni tout quantitatif ni tout qualitatif.

b. Quel type d’enquête ?

i. Anthropo experts

J.-P. Olivier de Sardan propose trois façons de pallier ces problèmes d’enquête. La première méthode est de faire appel à des socio-anthropologues comme à des « experts ». Ces chercheurs sont spécialistes au long cours d’une thématique ou d’une région dans un cadre recherche et apportent ces compétences au cadre développement et les contraintes qui l’accompagnent – sujet contraint, rapidité d’action, rendu efficace. La richesse et la justesse de leur apport dans le monde du développement est nourri par leur connaissance longuement construite dans un cadre académique.

C’est ce que décrivent Desclaux et Anoko (2017) lors de l’épidémie de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014. L’OMS fait appel à des anthropologues, notamment à certains d’entre eux déjà mobilisés lors de l’épidémie de 2000-2001 en Ouganda, de 2003 au Congo etc. Les scientifiques mobilisés lors de ces différents épisodes récoltent et créent des connaissances sur « les aspects médicotechniques [de la maladie], les contraintes de biosécurité, l’histoire des réactions des populations lors d’épidémies antérieures, les dimensions institutionnelles »[ix].

Lorsque l’épidémie a démarré en Guinée, l’OMS a fait appel immédiatement à ces experts pour « mettre en œuvre l’humanisation des mesures de santé publique, expliciter les interprétations de la maladie par les populations ainsi que les logiques sociales sous-jacentes à leurs réactions »[x].

ii. Recherche mixte

J.-P. Olivier de Sardan propose ensuite de mettre en place des thématiques de doctorats dans lesquels les acteurs du développement et de la recherche s’investissent. Ils définiraient conjointement la thématique de recherche et les acteurs du développement s’engageraient à mettre un terrain à disposition du doctorant.

Ces techniques de recherche ont prouvé leur efficacité. Ce fut le cas pour la chargée de recherche, Florence Chatot, qui a travaillé au Niger sur un programme d’accès à l’eau. En amont du projet, elle a mené une étude de besoins en binôme avec un ingénieur en eau, assainissement et hygiène. L’étude a montré l’importance des puits traditionnels pour les personnes ciblées et mis en avant les difficultés, notamment financières, liées à la maintenance des forages.

Grâce à l’intégration des sciences sociales dans la technique et vice versa, l’association a adapté ses activités en proposant des puits traditionnels améliorés qui ne répondent pas forcément aux standards internationaux mais correspondent aux besoins exprimés par les personnes interrogées.

Lier technique et sciences sociales permet de trouver des innovations techniques et adaptées au terrain.

iii. Combinaison d’enquêtes

Enfin, il est possible de mettre en œuvre une combinaison d’enquêtes individuelles et collectives à moyen et court terme afin de dégager des observations pertinentes en un temps acceptable pour les acteurs de l’aide. L’enquête ethnographique qui privilégie l’individuel sur un temps long, peut être menée conjointement avec des enquêtes collectives rapides de type MARP (Méthode Accélérée de Recherche Participative).

J.P. Olivier de Sardan propose avec Thomas Bierschenk la méthode ou « canevas » ECRIS (Enquête Collective Rapide d’Identification des Conflits et des groupes Stratégiques)[xi]. Cette approche d’analyse comparative sur plusieurs sites vise à saisir « de l’intérieur » les conflits, contradictions et enjeux locaux afin de construire des indicateurs qualitatifs adaptés au terrain et à la thématique d’enquête.

Cette méthodologie permet d’introduire des indicateurs qualitatifs non standardisés et des pistes de travail communes qui orientent ensuite le terrain individuel des chercheurs.  Elle est utile pour comparer plusieurs sites, mais répond aussi à des besoins liés « à la préparation, au suivi ou au bilan d’opérations de développement ».

Les propositions exposées dans cet article afin de faciliter l’intégration de l’anthropologie dans l’humanitaire répondent à un objectif constant de l’humanitaire d’améliorer la qualité de ses programmes. L’anthropologie, avec sa méthode ethnographique, et l’anthropologue, avec un regard extérieur, permettent de mettre en avant la complexité du monde sur lequel l’humanitaire et le développeur se penchent. L’anthropologie apporte ainsi un regard nouveau utile à l’action humanitaire, bien que parfois difficile à intégrer.

Madeleine Trentesaux

En raison de son intérêt, nous republions cet article de Madeleine Trentesaux paru dans l’édition n°49 du 12 janvier 2021.

Qui est Madeleine Trentesaux ?

Intéressée par l’humanitaire et les questions de santé publique, Madeleine Trentesaux finit actuellement le master « Human Rights and Humanitarian Action » à Sciences Po Paris. Auparavant, elle a suivi une licence d’anthropologie à l’université de Paris Nanterre. Elle a travaillé un an en tant que stagiaire à la Fondation Mérieux et a participé à des projets de solidarité internationale et de développement en France, en Arménie et en Inde.


[i] De nombreuses publications existent sur l’intérêt de l’anthropologie pour l’humanitaire. Pour exemple, le dossier « Anthropologues et ONG : des liaisons fructueuses ? » piloté par Laëtitia Atlani-Duault.

[ii] Chatot F., 2020, « Dynamiques et normes sociales liées aux mutilations génitales féminines dans le Mandoul » [accessible en ligne], Groupe URD, URL : https://www.urd.org/wp-content/uploads/2020/09/PASFASS_Rapport-Etude-MGF_FINAL.pdf.

[iii] Anoko J., Desclaux A., 2017, « L’anthropologie engagée dans la lutte contre Ebola (2014-2016) : approches, contributions et nouvelles questions » [accessible en ligne], in. Santé Publique, Vol. 29, n°4, pp.477-485. URL: https://www.cairn.info/revue-sante-publique-2017-4-page-477.htm.

[iv] Fassasi A., 2014, « Ebola : les anthropologues, composante clé de la riposte » [accessible en ligne], URL : https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/sante/article-de-fond/ebola-les-anthropologues-composante-cl-de-la-riposte.html.

[v] Jean-Pierre Olivier de Sardan, 1995, « Conclusion », in. Anthropologie et développement. Essai en socio-anthropologie du changement social, Paris, éd. Karthala, p.192.

[vi] « Les recherches socio-anthropologiques à Médecins du Monde : quelle utilité dans l’action ? », 2019, Accessible en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=GkC9jwTUNT4&list=PLo2mlOZ6tXWu11oMUMLAkVkSO6EAsVRNe.

[vii] Magali Bouchon, 2019, « Innover dans les pratiques humanitaires par la recherche en socio-anthropologie », in. Alternatives Humanitaires, n°10, p.3.

[viii] J.P. Olivier de Sardan, ibid., p.194.

[ix] Anoko J., Desclaux A., ibid., p.479.

[x] Ibid.

[xi] Jean-Pierre Olivier de Sardan, ibid., « Arènes et groupes stratégiques », p.180.