Un exemple de maillage entre aide humanitaire et de développement au Mali

Jean-Bernard Veron, auteur de ce texte, est un spécialiste de longue date du développement au sein de l’AFD et, maintenant, dans plusieurs ONG. Il a assuré un rôle important dans le rapprochement entre humanitaire et développement pour mieux répondre aux besoins des populations dans les zones en crise qu’il connait aussi comme homme de terrain. L’étude de cas ici présenté, qui remonte à quelques années, est un bon exemple de la diversité des modes d’intervention possible et de leur complémentarité.

                                                        

Ce maillage, dans un contexte de crise, entre aide humanitaire au profit de populations déplacées ainsi que des communautés d’accueil et relance des activités économiques, s’est déroulé au Mali dans la région de Mopti, plus précisément à Konna et à Barygodonga, ainsi que dans celles de Gao et de Tombouctou.

Financés par la Fondation De France, ces projets ont été mis en œuvre sur le terrain par l’AOPP[1].

Animaux autour des abreuvoirs d’un château d’eau au Mali en zone rurale ©Solidarites International 2019

1- La finalité et les objectifs poursuivis

La sélection des projets s’est appuyée sur un double constat.

D’une part, la crise sécuritaire a mis en péril la couverture des besoins des déplacés et a induit une surcharge dans les communautés d’accueil, notamment dans le domaine de l’alimentation.

D’autre part, les déplacés ont dû interrompre les activités qui leur permettaient d’être économiquement autonomes. En outre, leur retour, une fois la sécurité retrouvée, se heurterait à la détérioration de leurs moyens de production : stocks de semences pillés, diguettes sur les périmètres irrigués et courbes de niveau dégradées faute d’entretien, bétail abattu ou volé.

Ces projets visent donc à venir en aide aux populations impactées par la crise, en ciblant les activités rurales, agriculture et élevage, et en combinant aide humanitaire et relance des activités économiques des bénéficiaires.

Ce sont donc des projets à objectifs multiples, en conformité avec cette double finalité.

Le premier de ces objectifs est de couvrir les besoins de base des déplacés. Pour cela ont été financés des fournitures d’aliments, des moustiquaires imprégnées contre le paludisme et, en tant que de besoin, la prise en charge d’enfants dénutris.

Le second est de relancer les activités qui permettront aux bénéficiaires de se passer de l’aide humanitaire et de reconquérir leur autonomie, quand la sécurisation de leur région d’origine leur permettra d’y retourner.

Pour ce faire, les projets ont financé :

  • en ce qui concerne les activités agricoles : des semences et des intrants, des pelles et des brouettes afin de remettre en état les diguettes des périmètres d’irrigation, des ânes et des charrettes pour le transport des récoltes et du fumier ;
  • pour ce qui est de l’élevage : des moutons et brebis au profit des femmes qui s’adonnaient à cette activité, outre le maraîchage, ainsi que des tourteaux de coton pour l’alimentation des animaux.

Le troisième objectif, et c’est une des spécificités de ces projets, est de renforcer la résilience des bénéficiaires face aux risques, en particulier climatiques. Ainsi :

  • les semences fournies sont des  semences sélectionnées, notamment de riz wasa, combinant bons rendements, adaptation à une pluviométrie parfois erratique en privilégiant des variétés à cycle court et qui résistent aux herbes parasites comme le striga ;
  • les femmes destinatrices des animaux reçoivent une formation à l’embouche et aux soins.

Le quatrième objectif, et c’est une autre spécificité, est l’appropriation, selon une démarche qui va du bas vers le haut et qui privilégie le recours à des structures locales. C’est ainsi que les projets sont proposés et mis en œuvre par les OP (organisations paysannes de base) sans faire appel à des acteurs étrangers, tels que les ONG humanitaires ou de développement. Le contenu des projets et le choix des bénéficiaires se fait par discussions entre les membres de chacune des OP concernées.

S’agissant des relations entre les bénéficiaires des projets de riziculture irriguée et leur OP, cette dernière fournit les semences, les intrants et le gazole pour les pompes d’irrigation et perçoit, lors de la récolte, une redevance couvrant ces coûts. Les OP peuvent également acheter les récoltes aux paysans et les écouler sur les marchés de gros.

Les AOPP Régionales interviennent en appui technique[2] et mettent à disposition des OP les financements qui leur sont délégués par l’AOPP Nationale[3]. Quant à cette dernière, elle centralise les demandes venues de la base, qu’elle met en regard des ressources disponibles. Elle est en outre responsable des fonctions de capitalisation et de diffusion auprès des organisations membres, notamment en recourant à des  visites d’échange entre OP.

Ferme agricole au Mali, ©MINUSMA/Harandane Dicko

2. Les projets et leurs résultats

Un point à souligner est que ces projets, sauf exception, comportent des composantes mises en œuvre par les hommes, en l’occurrence la riziculture, et d’autres dévolues aux femmes sous forme de maraîchage et/ou d’élevage.

De ce fait, ils sont conformes à un principe de diversification des activités qui permettent aux familles de mieux faire face aux éventuels aléas, en particulier climatiques.

Il convient d’ailleurs de noter qu’en cela ils sont calés sur des pratiques de précaution bien antérieures à la présente crise politico-sécuritaire.

Dans la région de Mopti, les projets sont au nombre de deux.

Celui de l’OP de Konna cible la riziculture. Il s’agit d’un périmètre irrigué comprenant 300 parcelles de un quart à un hectare chacune. La première récolte fait état de rendements tout à fait honorables, oscillant entre 40 et 50 quintaux de paddy à l’hectare.

Celui de l’OP de Barygondonga allie un volet maraîchage, porté par les femmes de ce village et centré sur la production d’oignons et de pommes de terre, et une amorce de pisciculture mis en œuvre par de jeunes hommes (production d’alevins et bassin de grossissement). A noter, les femmes de l’OP ont emprunté à une institution de microfinance pour faire construire deux hangars de stockage et elles ont remboursé sans difficulté ce crédit.

Dans le nord du pays, les projets sont également au nombre de deux.

Celui de Gao comporte d’une part un volet agricole, centré sur la riziculture avec la mise à disposition de semences et d’intrants, ainsi que de brouettes et de pelles pour réparer les diguettes, et d’autre part un volet élevage avec la fourniture de deux brebis/moutons par femme, de tourteaux de coton comme aliments pour les animaux et une formation de base aux soins vétérinaires et à l’embouche.

Les riziculteurs bénéficiaires de ce projet ont enregistré une récolte satisfaisante, alors que les paysans des environs, qui pratiquent des cultures pluviales ou de berge, ont pâti du déficit pluviométrique du dernier hivernage.

Le projet à Tombouctou comporte les mêmes composantes riz irrigué et élevage, ce à quoi s’ajoute un volet maraîchage pour les femmes.

 

Les résultats obtenus par ces projets sont intéressants :

  • rendement de 50 à 60 quintaux de paddy à l’hectare ;
  • passage de 2 à 8 planches pour chacune des femmes bénéficiaires de la composante maraîchage ;
  • vêlage plus précoce des brebis ;
  • relance de la dynamique semencière[4], étant précisé que les semences utilisées sont de bonne qualité, adaptées au contexte climatique et fournies par des OP spécialisées appuyées par un projet qu’a financé par le FIDA ;
  • sécurisation d’une partie des recettes de l’écoulement des produits maraîchers, en vendant à crédit aux fonctionnaires qui sont des consommateurs plus fiables du fait qu’ils perçoivent un salaire qui vient en garantie du paiement de leurs achats.

Quant au choix des bénéficiaires par les OP concernées, il a visé soit les plus vulnérables, notamment des veuves, soit quelques acteurs particulièrement performants, afin alors de servir d’exemples pour les autres membres de l’OP.

 

3. Conclusion

Chacun de ces projets peut être tenus pour techniquement réussi au vu des rendements obtenus ou du fait que les brebis ont déjà connu un premier vêlage. Ils sont en outre conformes à l’objectif du nombre de familles touchées.

Qui plus est, lorsqu’il y a eu dépassement des coûts mentionnés dans l’appel à projets, ces dépassements ont été pris en charge par l’AOPP sans réduction ni du volume des fournitures ni du nombre des bénéficiaires.

Projet de maraîchage dans la région de Mopti au Mali ©AFDI

Cela ne signifie toutefois pas qu’ils ne sont pas confrontés à diverses difficultés. Celles-ci sont de deux ordres.

Difficultés dues aux aléas climatiques et, plus précisément, à la médiocrité du dernier hivernage, d’où réduction des disponibilités en eau et impossibilité d’enchaîner deux cycles de culture. Certes, les pompes d’irrigation ont permis d’y faire partiellement face, mais à la limite de leur capacité. Et certaines d’entre elles semblent dangereusement vétustes.

Plus préoccupant est la question de la commercialisation des récoltes. En effet, leur mise sur le marché a pu localement et temporairement déséquilibrer le ratio offre-demande et a donc eu un impact dépressif sur les prix de ventes.

Pour y faire face il convient de mettre en place des capacités de stockage et de conservation pour des denrées périssables, comme les oignons ou le lait. Elles permettront d’étaler dans le temps l’écoulement des produits. Afin de relever ce défi, des contacts ont été noués avec un dispositif de greniers collectifs financés par la Coopération suisse au titre du projet Pana Go.

Jean-Bernard Véron


Qui est Jean-Bernard Véron ?

Jean-Bernard Véron est actuellement  membre de l’équipe éditoriale de la revue Afrique Contemporaine, après en avoir été pendant 12 ans le rédacteur en chef. Il est également membre des Comités Népal et Urgence/Post-urgence de la Fondation de France, après y avoir été le directeur du Comité des solidarités internationales. Enfin, il est membre du bureau et du conseil d’administration de l’ONG franco-laotienne CCL (Comité de Coopération avec le Laos) et membre du conseil d’administration de l’ONG franco-afghane AFRANE.

Jean-Bernard Véron - Babelio

Il a réalisé la majorité de sa carrière professionnelle à l’Agence Française de Développement, où il a occupé les postes de :
• chargé de mission à l’agence de Brazzaville
• chargé de mission à la division des Etudes économiques
• chargé de mission géographique Mali, Burkina Faso, Guinée
• chargé de mission géographique Madagascar, Somalie, Djibouti
• chargé de mission à la division des Etudes macro-économiques
• responsable de la division des Etudes macro-économique
• responsable de la division Développement agricole et rurale pour l’Afrique centrale, orientale et australe
• directeur du département Asie, Caraïbes, Pacifique
• conseiller du directeur de la Stratégie
• responsable de la cellule Prévention des crises et Sortie de conflits
B

Jean-Bernard Véron est diplômé de l’Institut des Sciences politiques de Paris (section Relations Internationales), titulaire d’un DEA d’économie et d’un DEA de sciences politiques et de licences en Histoire, Géographie, Anthropologie et Littérature américaine.


[1] L’AOPP (Association des Organisations Professionnelles Paysannes) regroupe quelques 200 organisations, qui peuvent prendre la forme d’associations, de coopératives ou de syndicats de paysans.

[2] Et  ce,  à l’exception des projets mis en œuvre à Gao et Tombouctou où, eu égard aux capacités insuffisantes des deux AOPP Régionales. Les appuis ont en effet été fournis par l’AOPP Nationale.

[3] L’AOPP Nationale déploie également une activité de plaidoyer vis-à-vis des pouvoirs publics, en particulier pour opérationnaliser la Loi d’orientation agricole votée par le parlement ou dénoncer les expropriations foncières. En outre, elle se donne pour objectif complémentaire de renforcer les organisations de base et de les autonomiser sur le plan financier.

[4] Plusieurs OP se sont donc lancées dans la production de semences améliorées, adaptées aux différents écosystèmes du Mali et dûment certifiées.

Objectif Faim Zéro en 2030 ? Quelle stratégie pour Solidarités International ?

Éleveur à Kabo, RCA – 2015, ©Vincent Tremeau

1. Conflit, Changement climatique et Covid 19, le trio terrible aggravant l’insécurité alimentaire et économique dans le monde

Selon les Nations Unies[1], « La faim extrême et la malnutrition restent un obstacle au développement durable et créent un piège dont il est difficile de s’échapper. La faim et la malnutrition rendent les individus moins productifs, plus enclins aux maladies et donc plus souvent incapables de gagner plus et d’améliorer leurs moyens d’existence. » Inversement, lorsque les personnes n’ont pas de sécurité économique car dépendantes d’emplois précaires ou ayant perdu leurs moyens de production, elles ne peuvent pas subvenir à leurs besoins alimentaires. 690 millions de personnes souffrent de la faim en 2020, soit 8,9% de la population mondiale (FAO). Beaucoup de ces personnes se trouvent en zone rurale et contribuent pourtant à nourrir le monde en tant qu’agriculteurs, éleveurs ou pêcheurs. Et ironie du sort, les personnes ayant accès à trop de nourriture ont tendance à la gaspiller ; selon l’ONU, chaque année, on estime qu’un tiers de tous les aliments produits, soit l’équivalent de 1,3 milliard de tonnes, finit par se décomposer dans les poubelles des consommateurs et des détaillants.

Agriculture maraîchère, Gado, Cameroun – 2019

Le Rapport Global sur les Crises Alimentaires 2020[2] a analysé les principaux facteurs contribuant à l’insécurité alimentaire et économique, et les a classés selon l’importance de leur impact sur les populations : 1) les conflits et l’insécurité, 2) les chocs climatiques extrêmes, 3) les chocs économiques. Dans une moindre mesure, les facteurs suivants aggravent également l’insécurité alimentaire et économique : maladies des cultures, du bétail et maladies humaines.

La pandémie de la Covid 19 a changé cette donne, celle-ci repassant parmi les principales causes de la faim et de la perte de revenus dans le monde. En effet, dans de nombreux pays, les restrictions de mouvement se répercutent sur l’accès à l’emploi, l’accès aux moyens de production (semences, etc.) ou encore la vente des produits. Les revenus, et par conséquent le pouvoir d’achat de nombreuses personnes, s’en trouvent ainsi fortement diminués. Par ailleurs, les différentes mesures restrictives mises en place par les gouvernements (confinement, fermeture des frontières) ont dégradé l’accès aux marchés alimentaires, l’approvisionnement des produits alimentaires sur ces marchés, qu’ils soient produits dans le pays ou importés de l’étranger, provoquant parfois une inflation des prix[3]. David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), parle d’un risque de « pandémie de la famine » avec 270 millions de personnes concernées[4]. Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, souligne que le nombre de personnes ayant besoin d’aide humanitaire passera de 168 millions de personnes en 2020 à 235 millions en 2021, soit une augmentation considérable de 40 %.

Les conflits et les chocs climatiques restent également bien présents en 2021 dans les principales causes affectant la sécurité alimentaire et économique de nombreuses populations. Lors des conflits, les civils sont souvent privés de leurs sources de revenus, les systèmes et marchés alimentaires sont perturbés avec pour conséquence une augmentation des prix et/ou une diminution de la disponibilité alimentaire et des produits de base et outils productifs. Les conflits empêchent les entreprises de fonctionner et fragilisent l’économie nationale. David Beasley estimait en 2017 qu’environ 60% des personnes qui ont faim dans le monde vivent en zone de conflit. 80% des budgets du PAM sont d’ailleurs alloués aux zones de guerre. Concernant les chocs climatiques (inondations, sécheresses, etc.), ils affectent les moyens d’existence des populations, notamment celles qui sont très dépendantes des ressources naturelles (agriculteurs, éleveurs). Les terres se dégradent, les récoltes sont détruites, tandis que le bétail peine à trouver de l’eau pour s’abreuver et suffisamment de pâturages. Les catastrophes naturelles impactent aussi les infrastructures productives et économiques : routes, ponts, barrages, bâtiments, réseaux d’irrigation, etc. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit que les rendements agricoles vont diminuer de 20% par décennie d’ici la fin du 21ème siècle dans certaines zones du Sahel.

Pêcheurs du village de Molo, Marsabit County, Kenya – 2016, ©Axel Fassio

2. La stratégie Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence de Solidarités International 2020-2025

Atteindre la faim zéro en 2030 comme souhaité par les Objectifs du Développement Durable semble, selon la situation précédemment exposée, un objectif inaccessible puisque les chiffres de la faim dans le monde augmentent à nouveau, alors qu’ils avaient réussi à diminuer entre 2005 et 2015[5]. Cette augmentation pourrait même s’accélérer si les crises actuelles, conflits, catastrophes naturelles, pandémies continuent à s’intensifier.

Solidarités International œuvre dans le secteur SAME (Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence) depuis sa création avec ses premières opérations d’assistance alimentaire en Afghanistan. L’objectif général de ses interventions SAME, rappelé dans sa stratégie 2020 – 2025[6], est d’assurer une sécurité alimentaire et économique durable aux populations vulnérables aux chocs politiques, socio-économiques, climatiques et sanitaires.

Selon la logique d’intervention de SOLIDARITES INTERNATIONAL (SI), nos activités SAME s’inscrivent dans 3 différentes phases d’intervention pour atteindre cet objectif :

Comment fonctionne les activités SAME ?

1) l’absorption du choc : par la couverture des besoins alimentaires et l’appui aux marchés alimentaires, SOLIDARITÉS INTERNATIONAL (SI) permet de prévenir les risques de faim et de malnutrition et d’éviter aux populations d’aggraver leur vulnérabilité face à la crise.

2) le relèvement précoce : par la distribution d’intrants productifs, de l’accompagnement technique et la réhabilitation d’infrastructures économiques (reconstruction de marchés, réhabilitation de routes, drainage de champs agricoles, etc), SI contribue à la relance des activités économiques de la population.

3) la préparation et l’adaptation aux risques : l’analyse approfondie des capacités et vulnérabilités des moyens d’existence face aux chocs permet à SI de renforcer ces moyens d’existence et de les diversifier afin qu’ils soient plus résilients. A travers l’approche chaîne de valeur, SI renforce les capacités d’adaptation des acteurs tout au long des filières alimentaires et des marchés de l’emploi.

Pour 2025, la stratégie du secteur SAME se concentre sur 3 axes :

  • Développer nos capacités de réponse d’urgence, notamment en intégration avec nos réponses d’urgence Eau-Assainissement-Hygiène (EAH) pour maximiser leur impact sur les populations
  • Mieux alerter et anticiper les besoins en SAME face à des chocs chroniques par une participation aux systèmes de surveillance en sécurité alimentaire et nutritionnelle
  • Développer les capacités d’adaptation à long terme des systèmes alimentaires et économiques notamment face aux crises économiques et climatiques

SI est bien impliquée dans le cluster global en Sécurité Alimentaire co-dirigé par la FAO et le PAM, où l’association est membre du SAG (Strategic Advisory Group), le groupe consultatif stratégique[7]. Elle y porte la voix des ONGs et contribue à l’orientation stratégique de ce cluster ainsi qu’à sa redevabilité envers ses partenaires et les populations appuyées par des interventions SAME. L’objectif de SI est de mobiliser le plus d’acteurs humanitaires afin de trouver des solutions pertinentes, efficientes et durables pour contribuer au plus vite à réduire l’insécurité alimentaire et économique dans le monde.

Julie Mayans

 

Comment s’organise la recherche de qualité et d’impact des programmes à Solidarités International :

Le pôle Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence (SAME) de SI s’intègre au sein de la Direction des Opérations Adjointe aux Programmes (DOAP), aux côtés des pôles Eau/Assainissement/Hygiène (EAH) et MEAL (Suivi Evaluation Redevabilité et Apprentissage) ainsi que des référents transversaux en Approche Basée sur les Marchés et en Santé Publique. Cette Direction Adjointe est le garant de la qualité technique et méthodologique des programmes de SI. Son mandat se divise en 4 objectifs :

  • Améliorer la qualité globale des opérations de SI à travers le développement d’outils, de guides et de formations mais aussi l’appui à la formulation de logiques d’intervention et à la démonstration des impacts des interventions
  • Améliorer les compétences techniques de SI en réalisant des formations, des ateliers techniques et en développant des partenariats techniques
  • Fournir un appui technique direct aux programmes sur le terrain sur des aspects techniques spécifiques ou à des phases critiques (diagnostic des besoins, stratégie, mise en œuvre, suivi-évaluation, développement d’innovations)
  • Représenter l’expertise de SI en externe auprès des réseaux de coordination humanitaire ou d’échange d’expertise et d’apprentissage (Clusters EAH et Sécurité Alimentaire, ALNAP, global task force Choléra, Réseau Environnement Humanitaire, etc.).

 

Qui est Julie Mayans ?

Ingénieur agronome, elle travaille depuis 15 ans dans le secteur de la Sécurité Alimentaire et Moyens d’Existence (SAME), des réponses d’urgence au développement en Afrique, Amérique et Asie avec plusieurs ONG (SI, ACF, CARE, TGH et FICR). Elle a occupé plusieurs postes sur le terrain : Responsable Programme, Coordinateur Programmes et également Coordinatrice Régionale.

Depuis 6 ans, elle travaille au siège de Solidarités International en tant que référente technique SAME ainsi que point focal pour les thématiques Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) et Climat. Au sein du département technique, elle apporte son soutien technique aux équipes du terrain dans les différentes phases du cycle de projet (évaluation des besoins, conception des projets, mise en œuvre, suivi et évaluation). D’autre part, elle est responsable du développement et de l’opérationnalisation de la stratégie SAME de SI et des orientations techniques liés à ce secteur. Enfin, elle représente l’expertise SAME de SI en externe auprès du cluster global en sécurité alimentaire et de divers groupes de travail inter-ONG (Réseau Environnement Humanitaire, Réseau RRC, Groupe de travail Agriculture du cluster).

 


[1] Objectifs du Développement Durable, ONU

[2] Global Report on Food Crises 2020 : https://docs.wfp.org/api/documents/WFP-0000114546/download/?_ga=2.23710714.192553430.1592491272-1602702074.1572458169

[3] Pour aller plus loin, voir l’étude du groupe de travail Covid 19 du Cluster Sécurité Alimentaire : https://fscluster.org/sites/default/files/documents/lessons_from_the_wider_industry_with_respect_to_covid_19_and_impact_on_fs.pdf

[4] De plus, le rapport de la FAO « l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2020 », bien que concernant l’année 2019, estimait que la pandémie de la Covid-19 pourrait ajouter entre 83 et 132 millions de personnes au nombre total de personnes sous-alimentées dans le monde d’ici fin 2020.

[5] En dix ans, entre 2005 et 2015, le nombre de personnes sous-alimentées est passé d’un milliard à 800 millions, soit 200 millions de personnes en moins (FAO)

[6] Stratégie SAME 2020 – 2025 : https://www.solidarites.org/wp-content/uploads/2018/05/strategie-securite-alimentaire-moyens-dexistence-SOLIDARITES-INTERNATIONAL.pdf

[7] Pour plus d’informations, consulter la page internet du SAG du global Food Security Cluster : https://fscluster.org/page/gfsc-strategic-advisory-group-sag