Le 9ème Forum Mondial de l’Eau tiendra t’il toutes ses promesses ?

Au Sénégal, à Diamniadio, les 14 et 15 octobre, au Centre de Conférence Internationale Abou Diouf, nous sommes nombreux à être présents au départ de la dernière ligne droite d’ici le 9ème Forum Mondial de l’Eau (FME) de Dakar (21 au 26 mars 2023). Il y a là beaucoup des « parties prenantes » de ce Forum qui a trois caractéristiques principales qui fondent indiscutablement une obligation de résultat, tant pour les organisateurs que pour les participants.

D’abord, ne l’oublions pas, ce sera le premier de ces 9 Forums depuis l’origine en 1997 qui se tiendra en Afrique sub-saharienne où l’accès à l’eau et à l’assainissement pour les populations est le plus faible et problématique. Ensuite, ce Forum précède d’un an la Conférence mondiale sur l’eau qui se tiendra en mars 2023 au siège des Nations-Unies dont nous attendons des décisions pour atteindre les ODD dont l’Objectif 6. Enfin, à partir du 1er janvier 2022, le Président du Sénégal, Macky Sall, sera pour un an le Président de l’Union Africaine et il pourrait faire du Forum un événement majeur de sa présidence.

Nous sommes venus à Dakar pour Solidarités International, acteur majeur du combat pour l’accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène (EAH), avec Baptiste Lecuyot, responsable du pôle EAH au siège, en lien étroit avec le Bureau de Dakar et Sonia Rahal et Allassane Traoré, référent EAH pour l’Afrique centrale et de l’Ouest. Arrivés quelques jours plus tôt, cela nous a permis de nous réunir avec les responsables régionaux concernés de la Commission Européenne avec ECHO, l’UNICEF, le HCR, OXFAM, NRC et la Coopération Suisse très active dans ce domaine. Sur place, nous retrouvons des membres du Partenariat Français pour l’Eau (PFE), dont Jean Launay est le président et Marie-Laure Vercambre la directrice générale.

Dakar, Diamniadio, de gauche à droite, Allassane Traoré, Alain Boinet et Baptiste Lecuyot, délégation de Solidarités International.

On se souvient que le thème de ce Forum est « la sécurité de l’eau pour la paix et le développement » avec 4 priorités : la sécurité de l’eau, l’eau pour le développement rural, la coopération et les outils et moyens. Ce qui est à retenir d’emblée, c’est la déclaration préliminaire du ministre de l’eau et de l’assainissement du Sénégal, M Serigne Mbaye Thiam, quand il déclare que la présidence de l’Union Africaine par le président du Sénégal Macky Sall, à partir du 1er janvier 2022, va donner une envergure politique et diplomatique au Forum. Il incite ainsi les participants à ces deux journées de travail à consolider des messages politiques clairs destinés au Sommet des Chefs d’Etat qui aura lieu durant le Forum ! Je peux ici confirmer que, comme le dit le ministre, « les attentes sont fortes » et le temps est maintenant compté pour que ce Sommet des Chefs d’Etat devienne une réalité pour l’eau et l’assainissement et qu’il porte la voie des participants jusqu’au Nations-Unies.  

Je dois dire que les réunions de travail des 4 priorités ont plutôt bien fonctionné et que beaucoup de nouvelles propositions sont venues s’ajouter aux textes initiaux. Concernant la réunion sur la « sécurité de l’eau », le professeur Alioune Kane de l’Université de Dakar, a précisé que 6 groupes d’action avaient proposés 21 sessions en soulignant que celles-ci devraient inclure les situations de crise.  

Mais, honnêtement, cela reste encore à compléter car la dimension humanitaire des crises est très insuffisamment présente dans les messages politiques de cette priorité. En effet, il ne faudrait pas que le Forum de la sécurité de l’eau pour la paix et le développement oublie les pays et populations qui ne sont pas en paix et en développement mais qui nécessitent une aide humanitaire d’urgence et de reconstruction. Ne laissons personne de côté ! Il appartient également aux acteurs humanitaires d’être présents pour y participer activement ainsi que leurs instances de coordination comme le Cluster Wash et The Road Wash Map.  

Il en est de même pour les autres priorités pilotées par le professeur Rabi Mohtar pour l’eau et le développement rural, Mr Ababacar Nidao pour la coopération et de Mme Aziza Akhmouch de l’OCDE pour les outils et les moyens.  

Comme le déclare Patrick Lavarde « Ces propositions politiques en silo nécessitent un travail de ré- ingénièrie pour les décliner par catégorie d’acteurs cibles et d’arriver à quelque chose de concret et  d’opérationnel ».  

Point d’eau, Kidal, Mali, 2016 ©Tiecoura Ndaou

Plus concrètement, des groupes d’action et des groupes consultatifs ont travaillés très en amont et, comme nous l’annoncent Abdoulaye Sene et Patrick Lavarde, co-président du Forum, c’est finalement 92 sessions qui auront lieu réparties sur les 4 priorités et qui ont mobilisés près d’un millier d’acteurs de l’eau et de l’assainissement dans le monde. Il y aura également quelques sessions spéciales en plus.  

Parmi les innovations de ce Forum, il y a en particulier le projet de labélisation de projets qui a manifestement ont rencontré un bel engouement. C’est Guy Fradin, coordinateur de ce projet, qui nous annonce que sur 157 projets reçus avant cette réunion, 71 ont déjà été labélisés. Rappelons que d’autres sont en cours d’examen et que la date limite de présentation est fixée au 31 novembre pour une 4ème vague de projets. Projets seront mis en valeur de diverses manières lors du forum.  

Parmi les participants, nous avons noté de l’ambassadeur du Maroc, Mr Barada, de la Banque Mondiale, de Mr Henk Ovink envoyé spécial des Pays-Bas, du représentant du Tadjikistan, du chanteur bien connu Yousou Ndour ambassadeur du Forum de Dakar, de M. Philippe Laliot, ambassadeur de France au Sénégal dans le cadre du partenariat stratégique de la France avec ce Forum.  

De gauche à droite, Guy Fradin, coordinateur de la labélisation, Abdoulaye Sene et Patrick Lavarde, co-président du Forum, Alain Boinet, Solidarités International et Karim Kherraz, ancien secrétaire exécutif de l’Observatoire du Sahara et du Sahel

Dans les couloirs, les commentaires vont train et traduisent bien les attentes fortes de ce forum. Nous sommes interpelés par les populations », « Nous on traite les êtres humains, pas les statistiques », « C’est un test de crédibilité pour le FME ». C’est Jean-Pierre Elong Bossi, Secrétaire général de Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU-Afrique) qui rappelle que 418 millions d’’Africains n’ont pas un accès direct à l’eau potable et que 517 millions sont sans assainissement digne de ce nom ! Et d’ajouter, la population en Afrique a doublé ces 20 dernières années et elle va doubler d’ici 20 ans ! Les défis sont là pour rappeler les organisateurs et participants à la nécessité d’accélérer et de changer d’échelle dans les réponses aux besoins dans le cadres des engagements des Objectifs de Développement Durables (ODD 2015-2030), y compris dans les situations de crise. Il reste moins de 5 mois maintenant pour que le 9ème Forum Mondiale de l’Eau de Dakar tienne toutes ses promesses.  

Alain Boinet.  

 

Dakar : entretien exclusif pour le Forum Mondial de l’Eau

Serigne Mbaye Thiam, Abdoulyale Sene et Patrick Lavarde @GPE/Ludovica Pellicioli, Forum Mondial de l’Eau et Défis Humanitaires.

Entretien avec Mr Serigne Mbaye Thiam, Ministre de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal, Patrick Lavarde, Co-Président du Comité International de Pilotage et Abdoulyale Sene, Co-Président du 9ème Forum Mondial de l’Eau lors de la réunion préparatoire des parties prenantes les 14 et 15 octobre 2021 à Dianiadio/Dakar au Sénégal.


Alain Boinet : Le prochain Forum Mondial de l’Eau, qui aura lieu du 21 au 26 mars 2022 à Dakar au Sénégal, tiendra t’il toutes ses promesses.

Serigne Mbaye Thiam : D’abord ce que je voudrais indiquer que le président Macky Sall et le Sénégal ont la légitimité au niveau mondial d’élever le débat sur l’eau au niveau des chefs d’Etats, de gouvernement, et des grandes institutions. Je rappelle que lors de sa présidence du Conseil de Sécurité de l’ONU, c’est le Sénégal, par la voix du chef de l’Etat qui a pour la première fois en 70 ans, posé un débat sur l’eau au Conseil de sécurité, c’était la paix et sécurité. Tout le monde s’est rendu compte à l’époque qu’effectivement en 70 ans c’était la première fois que la question de l’eau était posée au Conseil de sécurité et cette initiative du Sénégal a permis d’ouvrir le débat en plaçant la question de l’eau à un niveau mondial.

Et c’est dans le continuum de cette initiative que le Président a pensé que pour le Forum de l’Eau de Dakar qui se tient en mars 2022, il faudrait innover et élargir à côté des acteurs gouvernementaux, ceux de la société civile, du secteur privé, des collectivités, des parlements. Il faut en profiter pour faire un sommet des chefs d’État des gouvernements et des grandes institutions. La question de l’eau est une question éminemment politique et ce matin lors des premières interventions au cours de ces deux réunions des parties prenantes, beaucoup sont revenus sur la question de l’engagement politique au plus haut niveau.

C’est cet engagement politique au plus haut niveau que le Président Macky Sall a voulu imprimer en perspective justement de cette conférence de 2023 aux Nations Unies sur les questions de l’eau et je suis persuadé que c’est une question qui va traverser aussi sa présidence de l’Union africaine en 2022.

Le Président de la République du Sénagal Macky Sall, à la tribune des Nations Unies en septembre 2016 @ONU

Défis Humanitaires : Le thème de ce forum est celui de « La sécurité de l’eau pour la paix et le développement ». Ne risque-t-il pas d’oublier les pays et populations qui ne sont ni en paix ni en développement, qui font face à des crises et qui ont un urgent besoin d’accès à l’eau et à l’assainissement comme les pays du Sahel ?

Serigne Mbaye Thiam : Je pense que le thème du forum déjà renseigne sur la volonté et l’ambition que nous avons d’avoir une vision holistique de l’eau, le thème je le rappelle, la sécurité de l’eau pour la paix et le développement. Dans le terme il y a le mot « sécurité » il y a le mot « paix » et il y a le mot « développement ».

Nous avons voulu toucher tous les secteurs et je suis persuadé qu’au niveau des sessions spéciales que nous aurons, au niveau des débats du forum, nous aurons à adresser la question de l’accès à l’eau de façon générale. Je veux parler de l’hydraulique et en même temps de l’assainissement. Nous aurons à aborder ces questions dans des contextes difficiles où les populations sont vulnérables ou défavorisées, y compris dans des zones de crises où ces questions-là peuvent poser des enjeux qui  ne sont peut-être pas de développement mais plutôt de survie.

Défis Humanitaires : A l’issue de ces deux jours des parties prenantes à Dakar, est-ce que le FME est bien sur les rails ?

Abdoulaye Sene : Oui c’est une question à laquelle nous répondons par un oui très optimiste et très réaliste parce que tout simplement nous avons investi beaucoup d’énergie, beaucoup de consultations et d’échanges pour élaborer ce que devait être le contenu du forum. Aujourd’hui nous sommes très satisfaits de constater que les groupes consultatifs qui ont été mis en place et qui regroupent plus de 1000 acteurs ont pu produire des solutions extrêmement pertinentes très inclusives et très concrètes aussi.

Nous considérons donc que du point de vue du contenu thématique nous avons la matière et que nous sommes absolument confiant quant à l’intérêt que ce contenu va susciter et donc aussi au succès que devait avoir en termes de résultat concret, en terme de propositions concrètes, en terme d’initiatives marquantes pour que ce forum soit un forum solide. Et sur le plan de l’engagement des acteurs on peut constater qu’avec le taux de participation que nous avons obtenu, dans un contexte très particulier de pandémie, cela nous conforte car le monde est en train de redémarrer et aujourd’hui on voit clairement que les acteurs de l’eau apportent une réponse très positive.

Les participants de cette réunion des 14 et 15 octobre au Sénégal à Diamniadio sont venus des tous continents, d’Afrique du Sud, d’Europe, d’Asie, d’Amérique et comme vous le voyez aussi au Sénégal nous avons une situation qui offre de belles embellies. Nous sommes très confiants quant au fait que nous devrions avoir un forum aussi en présentiel avec tous les impacts au plan économique, social et politique.

Défis Humanitaires : Si le FME est bien sur les rails, arrivera-t-il à l’heure au Forum de Dakar le 21 mars 2022 ?

Patrick Lavarde : Je pense que nous pouvons dire que le forum est sur les rails. A 5 mois de l’échéance, nous sommes comme je le disais ce matin dans la dernière ligne droite. Nous avons atteint l’objectif pour ce qui concerne le volet thématique des 4 priorités du forum puisque les groupes qui ont travaillé dans des conditions difficiles ont produit 92 sessions, c’est dire moins de 100, qui est l’objectif qui était assigné, qui couvre bien les 4 priorités, tous les grands enjeux liés aux cibles des ODD. Et nous sommes maintenant en train de travailler sur les messages et actions politiques avec les différent segments politiques. Les choses sont bien avancées avec les autorités locales, on l’a entendu ce matin et avec les bassins et nous travaillerons d’ailleurs demain avec les parlementaires.

Dakar, Diamniadio, réunion des parties prenantes 5 mois avant le 9ème Forum Mondial de l’Eau du 21 au 26 mars 2022. @Alain Boinet

Défis Humanitaires : Vous avez voulu que ce FME soit celui des solutions et des actions concrètes, le sera-t-il vraiment ?

Abdoulaye Sene : Vous avez certainement dû noter que nous avons mis en œuvre une grande innovation pour ce forum avec l’initiative Dakar 2022 qui a suscité un très grand intérêt et l’écho est très favorable dans tous les continents et cette dynamique que nous avons enclenché nous a permis véritablement d’apporter déjà des réponses. Ces réponses il faudra les consolider puis travailler à passer à l’échelle. Mais au-delà de cela, nous avons cherché à encourager les acteurs à discuter, échanger, mais surtout faire des propositions concrètes. Nous pouvons considérer que ce qui est ressorti de ces échanges va nous permettre véritablement d’avoir des propositions très concrètes, très faciles à traduire en action.

Les groupes consultatifs ont élaboré des propositions, nous allons nous appuyer sur ces propositions pour préparer certainement une grande déclaration politique que les chefs d’États vont endosser dès le premier jour du forum et confier cette déclaration aux différents segments politiques, ministériels, élus locaux, les parlementaires, les évaluations de bassins pour décliner cela en action et mettre cela en œuvre. Et c’est pourquoi c’est un processus un peu inversé. D’habitude on dit les gens discutent et après ?? Ici il y a eu une discussion préalable qui a abouti à des propositions, ces propositions vont nous permettre d’élaborer une déclaration que les politiques vont engager au plus haut niveau. Après cette adoption, il y aura une déclinaison sur le terrain qui va suivre. Nous sommes convaincus que de cette manière-là on va accélérer l’action.

Défis Humanitaires : Durant cette réunion des parties prenantes les 14 et 15 octobre, on est surtout  resté sur des considérations générales plutôt que sur des projets concrets en matière d’eau et d’assainissement.  Comment passer maintenant des idées aux actes ?

Patrick Lavarde : Je pense qu’il faut attendre d’avoir le détail des sessions pour se rendre compte effectivement. Le risque est tout à fait évident. Il faut se souvenir que l’on a demandé aux différents groupes d’action de travailler sur la base de projets qui sont soit des choses très concrètes sur des territoires, soit des actions à mener. Dans d’autres cas ce sera peut-être un peu plus conceptuel mais il me semble que l’on aura une base assez solide sur le plan concret et je suis assez confiant sur les segments politiques puisque, si je prends l’exemple des autorités locales, le sujet élu avec l’OCDE prévoit en particulier dans le cas des villes d’Afrique, sur la base de l’étude qui a été réalisé dans les derniers mois par l’OCDE, de mettre en place un observatoire de l’évolution de la prise en compte de l’accès à l’eau, à l’assainissement dans les villes d’Afrique qui sont quand même un enjeu majeur avec la croissance démographique et la concentration urbaine sur ce continent. Et d’avoir un dispositif d’appui permanent tel que l’OCDE l’a fait sur les principes de gouvernance après le 5ème FME à Marseille en 2012. On est donc sur le même exemple et c’est quelque chose d’extrêmement opérationnel et complet.

Darfour, l’eau est rare et difficile d’accès en saison sèche. ©William Daniels

Défis Humanitaires : Le prochain Forum de Dakar ne risque t’il pas d’oublier la réalité des situations de conflit ou de catastrophe en Afrique même et ailleurs dans le monde ?

Abdoulaye Sene : Ce que je vais répondre d’abord à cette question très importante c’est de dire que nous devons garder à l’esprit que certain de ces conflits ont été attisés ou formalisés par les difficultés d’accès à l’eau. Si vous regardez dans certaines zones aujourd’hui engagées dans les conflits multiples, vous verrez qu’il y à la base des compétitions fortes sur les ressources naturelles, en particulier sur l’eau. C’est des conflits entre éleveurs et agriculteurs, c’est aussi une restriction de la disponibilité de l’eau pour les éleveurs, et vous verrez que dans la plupart de ces zones, il y à la base le problème de l’eau qui même s’il n’est pas à l’origine première contribue à aggraver la situation. Donc s’occuper du problème de l’accès à l’eau ça conduit déjà à prévenir les conflits, ça permet de contenir les crises dont on a parlé. Ça c’est une partie de la réponse. La deuxième partie de la réponse c’est de dire que dans les situations de crise, les populations sont encore beaucoup plus confrontées à des difficultés parce que la crise génère des problèmes d’accès à l’eau.

Donc il faut que les stratégies soient développées, que les technologies soient développées, que les modalités également de solidarité soient mises en place pour que dans ces zones de conflits on puisse continuer à garantir et à assurer un accès à l’eau pour la vie, pour le bien être, pour la santé et simplement pour l’alimentation. Et également qu’on s’assure que les dispositions qui ont été prises permettront à ces populations d’envisager l’avenir avec beaucoup plus d’espoir, de consolider des situations de paix qu’il faut nécessairement construire après ces conflits-là. Le reste, fondamentalement essentiel d’abord pour réduire les listes de conflits, mais également pour gérer les situations difficiles qui résultent de ces conflits ainsi que pour prévoir le post-conflit.

Défis Humanitaires : Comment souhaitez-vous conclure à 5 mois du Forum de Dakar.

Patrick Lavarde : Ce forum est un Forum Mondial de l’Eau, ce n’est pas un forum des conditions du développement. Mais nous savons les uns et les autres que là où il y a insécurité il y a, par exemple, des mouvements migratoires de population et celles-ci doivent trouver des conditions d’accueil qui soient décentes, correctes. Donc, évidemment, avoir accès à une eau potable en quantité suffisante, des conditions d’assainissement qui concernent aussi la santé.

Et là, il va y avoir d’excellente sessions, qui seront d’ailleurs proposées par le groupe d’action sur la sécurité de l’eau, notamment sous l’impulsion de Solidarités International et d’autres acteurs. De même, ce qui est en train d’être préparé sur le processus des bassins, la mise en place d’organisations de bassins comme elles existent dans certaines zones du Sénégal est aussi une forme de réponse pour contribuer finalement à la sécurité sans prétendre régler simultanément tous les problèmes existants. Le forum est un lieu privilégié pour faire progresser la cause de l’eau et de l’assainissement dans toute leurs dimensions et inspirer les décideurs.


Biographie de Serigne Mbaye Thiam

Après avoir effectué ses études élémentaires et secondaires au Sénégal, il poursuivit ses études supérieures en France, sanctionnées par un Diplôme d’Etudes supérieures commerciales, administratives et financières de l’Ecole supérieure de Commerce et d’Administration des Entreprises de Rouen (Rouen Business School) et un Diplôme d’Expertise Comptable de l’Etat français.
Il a été Directeur administratif et financier du Port autonome de Dakar et a exercé aussi des activités de consultant en gestion, organisation, finances et comptabilité.
Il a occupé les fonctions de Conseiller régional et Vice-président du Conseil régional de Kaolack, Député, Vice-président de la Commission de l’Economie et des Finances et Rapporteur général du Budget de l’Assemblée nationale en 2001.
Il a également assumé les fonctions de ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, Porte-parole du gouvernement du 04 avril 2012 au 29 octobre 2012 et Ministre de l’Education nationale du 29 octobre 2012 au 7 avril 2019.
Monsieur Serigne Mbaye THIAM est actuellement Ministre de l’Eau et de l’Assainissement depuis le 07 avril 2019.
Il a été président en exercice de la CONFEMEN (Conférence des ministres de l’Education de la Francophonie).
En mai 2018, il a été nommé Vice-Président du Conseil d’Administration du Partenariat mondial pour l’Education.

Avant cela, de février 2014 à décembre 2015, il a présidé le Comité « Gouvernance, Ethique, Risque et Finances » du Partenariat mondial pour l’Education et a été membre du Conseil d’Administration et du Comité de coordination.
Au titre de son engagement associatif, il a été Trésorier général de la Fédération sénégalaise de Football ; il a aussi été l’initiateur et le premier Président du Mouvement national des supporters du Football sénégalais


Biographie de Patrick Lavarde :
Ingénieur général des ponts des eaux et des forêts, Patrick LAVARDE est membre permanent du Conseil général de l’environnement et du développement durable. Il a été gouverneur du Conseil Mondial de l’Eau (2012-2018) et président de l’Association Internationale des Ressources en Eau (IWRA) entre 2016 et 2018. Il a contribué à l’organisation du 6ème Forum Mondial de l’Eau à Marseille, notamment comme co-président de la commission thématique, et était membre du bureau du comité de pilotage international du 8ème forum à Brasilia. Il a créé l’Office National de l’Eau et des milieux aquatiques dont il fut le directeur général de 2007 à 2012. Entre 1998 et 2007, il a occupé les fonctions de directeur général de l’Institut National des Sciences et Technologies de l’Environnement et de l’Agriculture. Auparavant, il a exercé différentes responsabilités dans l’administration centrale et déconcentrée dans les secteurs de la forêt, de l’eau et de l’agriculture.


Biographie de Abdoulaye Sene :
Président du comité national pour l’organisation du 9ème Forum Mondial de l’Eau, « Dakar 2021 ».
Président du Conseil d’Administration de la SOGEM/OMVS (2013-2017).
Président-fondateur du Think-tank international Global Local Forum.
Député et Président de la Commission du Développement et de l’Aménagement du Territoire de l’Assemblée Nationale de la République du Sénégal, ( 2007-2012).
Président du Conseil Régional de Fatick (2002-2009).
Conseiller Spécial du Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique du Sénégal (2001-2002). Chef de la Mission d’Etudes et d’Aménagement des Vallées Fossiles (1994-2000).
Directeur national de l’Hydraulique et du Génie Rural (1984 à 1994).
Expert, en Hydraulique, changements climatiques, Décentralisation, Gouvernance et développement local.