Aide humanitaire mondiale 2019 : les chiffres et les tendances


Vous retrouverez les résumés des GHAR 2018, 2020 et 2021 sur le site de Défis Humanitaires, dans la rubrique « Études » .


La 16ème édition du Global Humanitarian Assistance Report 2019 est publiée par Development Initiatives. Le texte que nous vous présentons est un extrait que nous avons traduit de l’anglais en français sous notre propre responsabilité. Vous trouverez ci-dessous le rapport complet en anglais. Bonne lecture.

L’aide humanitaire internationale augmente de 1 % en 2018, mais de 30% depuis 2014.

Figure 1 : L’aide internationale humanitaire, 2014-2018.

Source : Initiatives de développement basées sur le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, le Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA), Service de surveillance financière (FTS) et le Service central d’urgence des Nations Unies (CERF).

Notes : Les chiffres pour 2018 sont des estimations provisoires. Les totaux pour les années précédentes diffèrent de ceux qui figurent dans les rapports précédents sur l’aide humanitaire mondiale en raison de la déflation et des données mises à jour.

  • En 2018, le total de l’aide humanitaire internationale fournie par les gouvernements et l’UE ainsi que les contributions estimées des donateurs privés ont atteint 28,9 milliards de US dollars. Cela représente une hausse de 1 % depuis 2017.
  • Au cours des cinq dernières années, le total de l’aide humanitaire internationale s’est accru de 30 %. Il est financé à parts égales entre les donateurs publics et privés.

 

L’aide humanitaire internationale en provenance du Moyen-Orient et du nord du Sahara augmente en 2018.

Figure 2 : Aide internationale humanitaire des gouvernements par régions, 2009-2018.

Source : Initiatives de développement basées sur le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE, données du CERF de l’ONU et de l’OCHA sur les actions accréditives de l’ONU

Notes : Les données du CAD de l’OCDE pour 2018 sont provisoires. Le financement provenant des donateurs du CAD de l’OCDE comprend les contributions des institutions de l’UE. Les noms de pays de l’OCDE ont été utilisés pour les régions, à l’exception du Moyen-Orient et du nord du Sahara, qui ont été fusionnés.  Les « autres régions » comprennent le total combiné des régions où le financement était inférieur à 500 millions de dollars américains chaque année sur une période de 10 ans. Les calculs ne tiennent compte que de l’aide humanitaire à l’échelle internationale, et non dans le pays.

  • Le volume de l’aide humanitaire internationale fournie par les gouvernements des pays de la région du Moyen-Orient et du nord du Sahara ont augmenté en 2018. Les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite passent respectivement à 2 milliards de dollars américains et à 1,3 milliard de dollars américains.
  • En 2018, le volume de l’aide humanitaire internationale fournie par l’Amérique du Nord, l’Amérique Centrale et l’Europe ont chuté respectivement de 446 millions de dollars américains et de 2,5 milliards de dollars américains.
  • Les 20 principaux donateurs en 2018 ont représenté une part plus importante de l’ensemble de l’aide des gouvernements et des institutions de l’UE qu’en 2017 (de 95% à 98%).

 

Les contributions pluriannuelles des gouvernements augmentent à 17 % du financement en 2018.

Figure 3 : Les contributions pluriannuelles des Etats membres du Grand Bargain aux bénéficiaires de premier niveau

Source : Initiatives de développement fondés sur des données fournies bilatéralement et sur les actions accréditives du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.

Notes : OING : ONG internationale ; RCRC : Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les données sont provisoires, car la collecte est en cours. L’ensemble de données présenté dans le graphique couvre 24 donateurs gouvernementaux qui sont signataires du Grand Bargain. Sur ce nombre, huit donateurs – qui représentent 55 % de l’ensemble des bailleurs de fonds internationaux – ont contribué à la réalisation de cet objectif. Pour les 16 États membres restants, les données sur le financement humanitaire pluriannuel ont été tirées de l’ETS du BCAH de l’ONU, lorsqu’elles étaient disponibles. Le financement pluriannuel fait également référence aux accords de financement allant de 12 à 24 mois, lorsqu’il est défini comme pluriannuel par le donateur. La catégorie « Autres » comprend les universités/think tanks, les agences gouvernementales, les organisations du secteur privé, les autres agences multilatérales et les organisations indéfinies.

  • Les données provisoires montrent que le volume de l’aide humanitaire pluriannuelle fournie par les gouvernements aux bénéficiaires de premier niveau n’a cessé de croître depuis 2016, passant de près de 1 à 2,9 milliards de dollars américains en 2018, alors qu’il représentait 17 % de toutes les émissions de l’aide humanitaire des gouvernements.
  • En 2018, 64 % de ce financement a été fourni aux agences des Nations Unies.
  • La proportion du financement total des agences de l’ONU et des ONG internationales reçues sous forme de contributions pluriannuelles sont passées de 1,1 % en 2016 à 5,4 % en 2018.

 

Proportion des fonds non réservés reçus par neuf organismes des Nations Unies diminue à 17 %.

Figure 4 :  Contributions à des fins humanitaires, avec et sans affectation spéciale, à neuf organismes des Nations Unies, 2014-2018.

Source : Initiatives de développement basées sur des données fournies par les agences de l’ONU.

Notes : Les calculs comprennent les contributions humanitaires et les contributions liées à l’aide humanitaire, avec ou sans affectation particulière, versées à l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, à l’Organisation internationale pour les migrations, au Programme des Nations Unies pour le développement, au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, à l’UNICEF, à l’Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, au Programme alimentaire mondial et à l’Organisation mondiale de la santé.

  • En 2018, la proportion des fonds reçus par neuf institutions des Nations Unies sans affectation spéciale a diminué, passant de 18 % en 2017 à 17 %.
  • Si, en volume, les fonds non réservés ont augmenté depuis 2014, passant de 2,2 milliards de dollars à 2,8 milliards de dollars en 2018, cette croissance a été dépassée par des augmentations plus importantes du volume des fonds réservés, passant de 9,3 milliards à 13,5 milliards.

 

Le volume de la programmation d’argent comptant et de coupons augmente de 10 % dans les pays suivants 2018


Figure 5 : Volumes globaux des programmes d’aide en espèces et sous forme de bons d’achat, 2015-2018

Source : Initiatives de développement basées sur les données fournies par les agences de mise en œuvre et le FTS de l’OCHA de l’ONU.

Notes : Les données pour 2018 sont provisoires. Les coûts de programmation sont des estimations pour les organisations qui n’ont fourni que le montant transféré aux bénéficiaires. Le CRRC a commencé à faire un suivi systématique de l’aide en espèces et sous forme de bons en 2017. Les données sont en prix courants.

  • Les volumes mondiaux d’aide humanitaire en espèces et sous forme de bons ont augmenté de 10 % entre 2017 et 2018, pour atteindre un total de 4,7 milliards de dollars américains.
  • La croissance de 2017 à 2018 a été largement tirée par l’augmentation de bons et des coupons par les agences de l’ONU, tandis que les volumes distribués par les ONG et les organisations de la société civile sont plus importants. Le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (RCRC) s’est maintenu à un niveau similaire.
  • L’augmentation apparente de 1,4 milliard de dollars américains entre 2016 et 2017 du volume mondial des programmes d’aide en espèces et sous forme de bons est en grande partie attribuable aux nouvelles données disponibles du CRRC.

 

Légère hausse, à 3,1 %, du financement direct aux intervenants locaux et nationaux.

Figure 6 : Financement direct aux intervenants locaux et nationaux déclaré à l’ESF du BCAH de l’ONU, 2018.

Source : Initiatives de développement basées sur les données du BCAH de l’ONU sur les actions accréditives.

Notes : Sociétés nationales du CRRC qui ont reçu une aide humanitaire internationale pour faire face aux crises nationales sont inclus dans les intervenants nationaux.

  • L’aide humanitaire internationale destinée directement aux acteurs locaux et nationaux est passée de 2,9 % en 2017 à 3,1 % en 2018.
  • Les gouvernements nationaux ont reçu 2,6 % de l’aide humanitaire internationale totale (la plupart des 3,1% sont passés directement aux acteurs locaux et nationaux), avec les ONG nationales et les ONG locales recevant respectivement 0,3% et 0,1%.

 

Les 10 premiers bénéficiaires représentent 64 % de l’aide humanitaire allouable par pays en 2017

Figure 7 : Les 10 principaux bénéficiaires de l’aide humanitaire allouable par pays, 2017.

Source : Development Initiatives based on OECD DAC, UN OCHA’s FTS and UN CERF data.

Notes : Les données sont en prix constants de 2017.

  • En 2017, les 10 plus gros bénéficiaires ont reçu 64 % de l’aide humanitaire allouable par pays, contre 59 % l’année précédente.
  • La Syrie, le Yémen et le Sud-Soudan représentaient à eux seuls 30 % du total des fonds allouables par pays.
  • Sur l’aide destinée aux dix principaux bénéficiaires, 59 % sont allés à des pays du Moyen-Orient et au nord du Sahara, et 34 % aux pays de l’Afrique subsaharienne.

 

Les ressources nationales ne représentent que 58 % de toutes les ressources de pays ayant lancé des appels humanitaires consécutifs.

Figure 8 : Répartition des ressources dans les pays ayant lancé des appels humanitaires consécutifs et autres pays en développement, 2017

Source : Calculs des initiatives de développement basés sur les données du CAD de l’OCDE, du FTS de l’ONU OCHA, du CERF de l’ONU, de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, de la Banque mondiale et du Fonds Monétaire International ainsi que sur les données des budgets et instantanés de financement du maintien de la paix.

Notes : Les recettes publiques peuvent inclure des subventions pour la Turquie et le Yémen. Les flux négatifs pour le portefeuille net, la dette à court terme et les investissements directs étrangers ont été fixés à zéro au niveau des pays. Les pays ayant lancé des  » appels consécutifs  » sont ceux qui ont lancé des appels humanitaires coordonnés par l’ONU au moins en 2017 et 2016. Les pays peuvent également avoir fait l’objet de recours antérieurs au cours d’années consécutives.

  •  En 2017, les recettes publiques autres que les subventions n’ont représentées au total que 58 % de toutes les ressources disponibles pour les pays ayant lancé des appels humanitaires pendant deux années consécutives ou plus.
  • Ce chiffre se compare à celui d’autres pays en développement où les recettes publiques autres que les subventions représentaient 75 % de toutes les ressources disponibles.
  • Au total, l’aide humanitaire représentait 8 % des ressources nationales disponibles dans les pays ayant lancé des appels humanitaires consécutifs et seulement 3 % de toutes les ressources nationales et internationales disponibles.

 

33 % des personnes extrêmement pauvres vivent dans des pays où se succèdent des appels humanitaires.

Figure 9 : Proportion de personnes vivant dans la pauvreté et l’extrême pauvreté qui vivent également dans des pays ayant lancé des appels humanitaires consécutifs

Source : Initiatives de développement basées sur PovcalNet de la Banque mondiale, World Development Indicators, Fonds monétaire mondial Perspectives de l’économie mondiale, Enquêtes démographiques et sanitaires, Enquête sur les conditions de vie en Afghanistan 2016-2017, Profil de la pauvreté en Guinée équatoriale, Enquête socioéconomique nationale de la Libye et Haute-Somali Relevé de fréquence.

Notes : Les données sur la pauvreté portent sur la dernière année disponible. L’extrême pauvreté est définie comme le fait de vivre avec moins de 1,90 $ par habitant par jour.

Pays ayant lancé des appels humanitaires consécutifs pendant deux ans ou plus :

  • Accueillent un peu plus d’un cinquième (21 %) de la population mondiale vivant dans la pauvreté, avec moins de 3,20 $ par jour.
  • Accueillent un tiers de la population mondiale en situation d’extrême pauvreté (33 %), vivant avec moins de 1,90 $ par jour.

 

La comparaison des flux financiers vers 27 pays au cours des premières années d’une réponse prolongée à une crise met en évidence la relation entre le développement et l’aide humanitaire.

Figure 10 : Comparaison entre l’aide humanitaire et l’APD non humanitaire et les montants reçus au cours de la première année de la crise

Source : Development Initiatives based on OECD DAC, UN OCHA’s FTS and UN CERF data.

Notes : Données relatives à 27 pays en situation de crise prolongée. Il s’agit des pays qui ont eu au moins cinq années consécutives de plans d’intervention humanitaire entre 2000 et 2017 (2017 étant la dernière année pour laquelle des données sur le financement du développement au niveau des pays sont disponibles).

  • Si l’on compare l’ensemble des fonds versés à 27 pays au cours des premières années d’une longue période de crise, on constate que l’aide au développement diminue plus rapidement que l’aide humanitaire n’augmente.
  • Les données agrégées masquent des variations significatives entre les différents contextes de crise, mais elles mettent en lumière des questions sur ce qui motive la prise de décision en matière d’aide humanitaire et de financement du développement au niveau des pays, et l’étendue de la coordination entre les processus humanitaires et de financement du développement.

 

Les prêts d’APD aux pays en proie à des crises prolongées augmentent de 394 % entre 2012 et 2017.

Figure 11 : Variation en % des prêts d’APD aux pays en crise prolongée et à d’autres pays en développement, 2012-2017

Source : Initiatives de développement basées sur le CAD de l’OCDE et sur les FTS du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA).

Notes : Données relatives à 34 pays en situation de crise prolongée. Il s’agit des pays qui ont eu au moins cinq années consécutives de plans d’intervention humanitaire entre 2000 et 2017 (2017 étant la dernière année pour laquelle des données sur le financement du développement au niveau national sont disponibles). Les données relatives à sept pays entrant dans la cinquième année consécutive d’un appel humanitaire en 2018 ou 2019 sont également incluses.

  • Entre 2012 et 2017, les prêts d’APD accordés aux pays en proie à une crise prolongée ont augmenté de 394 %.
  • En comparaison, le volume des prêts d’APD accordés à d’autres pays en développement entre 2012 et 2017 a augmenté de 40 %.
  • Les prêts représentaient 27 % du total de l’APD en 2012, pour atteindre 36 % en 2017.

 

Development initiatives n’est pas responsable de la traduction du rapport, elle est effectuée par l’équipe de Défis Humanitaire.

http://devinit.org/wp-content/uploads/2019/09/GHA-report-2019.pdf

 

 

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