« Monsieur le Président de la République, François Hollande, n’oubliez pas l’humanitaire….

« Monsieur le Président de la République, François Hollande, n’oubliez pas l’humanitaire…. » lui   ai-je dit en lui serrant  la main.


Celui-ci  a clôturé vendredi 1 mars les « Assises du développement et de la solidarité internationale » après 4 mois et 19 réunions de travail portant sur 5 thèmes,  600 participants et 250 contributions écrites. Assises qui ont été piloté par le ministre du développement, Pascal Canfin.

 

Soulignons ici l’intérêt de ces Assises qui n’avaient pas eu lieu depuis 15 ans ainsi que  la méthode de concertation avec les acteurs concernés.

 

Le Président de la République,  a confirmé le maintien du niveau de l’APD (Aide Publique au Développement) , la réunion prochaine d’un nouveau CICID (comité interministériel de la coopération internationale), une loi d’orientation avec une feuille de route  à l’automne qui sera voté début 2014. Et comme nous l’avons entendu et comme le rapporte le journal Le Monde « …il a réitéré sa promesse qu’avant la fin de son mandat la part de l’aide de la France transitant par les ONG aura doublé, de 1% à 2% ».

 

Alors quelles sont les préoccupations, les attentes et les propositions propres aux  humanitaires à l’issue de ces Assises ?

 

Disons-le, nous regrettons de ne pas avoir été  associés en amont de ces Assises car nous aurions évidemment proposé que l’un des chantiers soit consacré à l’importante question du lien urgence-reconstruction-développement. Nous allons en reparler plus loin.

 

D’autre part, l’engagement de doubler la part d’APD transitant par les ONG sur 5 ans pour être effectif doit s’appliquer à tous les budgets concernés. Ainsi, il serait juste et judicieux  de doubler au moins le budget du FUH (Fonds d’Urgence Humanitaire) mis en œuvre par le Centre de Crise du ministère des Affaires étrangères et européennes. Ce budget, extrêmement faible, qui est de l’ordre de 8,5 millions d’euros en 2013 devrait donc au moins passer à 17 millions d’euros, soit une augmentation de 1,7 millions d’euros chaque année et dès cette année.

 

Revenons sur le lien urgence-reconstruction-développement. En France, si l’urgence et le développement sont bien identifiés et pris en compte par le Centre de Crise et l’AFD (Agence Française de Développement), il n’y a strictement rien de prévu pour la phase intermédiaire de la reconstruction qui est pourtant un moment vital dans l’évolution de l’aide aux populations en sortie de crise. C’est ainsi, que plusieurs organisations humanitaires ont demandé par lettre au ministre du développement la mise en place d’un fonds de reconstruction post-crise dans le cadre de ce doublement. Cette lettre au ministre, est complétée par une note que j’ai écrite sur le lien URD et sur nos propositions de mise en œuvre.

 

Enfin, le Président de la République, François Hollande, a annoncé la création prochaine d’un « Conseil national du développement et de la solidarité internationale » dans lequel la famille humanitaire doit être représentée  comme il convient. Il existe déjà un « Groupe de concertation humanitaire » qui réunit 16 organisations humanitaires avec le Centre de Crise du  ministère des Affaires étrangères et européennes. Ce Groupe se doit de poursuivre son propre travail selon le principe de subsidiarité, mais doit simultanément être représenté au sein du Conseil à venir.

 

En définitive, le Président a fixé trois priorités principales. Le développement avec des critères et conditions, la sécurité car a-t-il dit pas de développement sans sécurité et vice versa,  et enfin la préservation de la planète. Il faudra voir comment tout cela s’agence et notamment la sécurité avec les autres priorités et avec les acteurs non étatiques dont les ONG, notamment humanitaires, dont les principes de l’impartialité des secours,  de l’indépendance d’action, du droit d’initiative  et de l’accès aux populations en danger sont inhérentes à leur raison d’être.

Nous suivrons de près ce processus et nous vous en reparlerons.

 

>Lire la lettre adressée à Pascal Canfin, Ministre du développement

 

>Lire la note sur les propositions pour le lien urgence-reconstruction-développement.