Présentation du rapport du HCR pour l’année 2018 :
70,8 millions de personnes ont été déracinées de force sur l’année 2018 à cause de guerres ou de persécutions, selon le rapport annuel du HCR « Global Trends in 2018 » ! Il s’agit d’un chiffre record jamais atteint en bientôt 70 ans d’existence du HCR, sachant que ce résultat reste « prudent », ne comprenant pas toutes les populations vénézuéliennes déplacées – une grande partie n’ayant pas pu être enregistrées.
Par rapport aux chiffres d’il y a 20 ans, les personnes déracinées auraient doublées et représenteraient au plan quantitatif, selon le HCR, l’équivalent d’un pays comme la Turquie ou la Thaïlande. Dans le rapport 2017, le HCR souligne que 2,3 millions de personnes supplémentaires ont été comptabilisées.

Ce nombre total de “déracinés” dans le monde comprend trois types de statuts différents : les réfugiés (25,9 millions), c’est-à-dire les personnes contraintes de fuir leur pays à cause d’un conflit, d’une guerre ou de persécutions, les déplacés internes (41,3 millions) au sein d’un même pays qui représentent la catégorie la plus importante en volume et les demandeurs d’asile (3,5 millions) pris en charge par la communauté internationale et en attente de l’obtention du statut de réfugié.
« Ces chiffres confirment à nouveau la hausse sur le long terme du nombre de personnes ayant besoin d’être protégées à cause des guerres, des conflits et des persécutions. Nous devons renforcer notre solidarité envers des milliers de personnes innocentes qui, chaque jour, sont contraintes de fuir leur foyer » rappelle le Haut-Commissaire des Nations Unis pour les réfugiés, Filippo Grandi.
Des chiffres clés en 2018 :
La situation en chiffres :
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Les déracinés, combien sont-ils ?
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Depuis 2009, le nombre de personnes déplacées ne fait qu’augmenter !
Evolution sur une décennie des déplacés forcés (2009-20018):
“Une fois de plus, les tendances vont dans la mauvaise direction. De nouveaux conflits (…) viennent s’ajouter aux anciens”, a déclaré Filippo Grandi, Filippo Grandi, à Genève, appelant le Conseil de sécurité de l’ONU à être « plus uni afin de résoudre les conflits ».
Depuis 2009, le nombre de déplacés et réfugiés est reparti à la hausse, particulièrement entre 2012 et 2015 avec les retombées du conflit syrien. Colombiens et Syriens sont d’ailleurs les déplacés internes les plus nombreux. Les Syriens sont également ceux qui ont déposé le plus grand nombre de demandes d’asile en 2018, la majorité l’ayant fait en Turquie. Viennent ensuite les Vénézuéliens, avec environ 350 mille personnes, qui se sont rendus pour la plupart en Colombie et au Pérou.
A l’échelle mondiale, les populations déplacées représentaient en 2009 un peu plus de 0,6% de la population mondiale, en 2018 elle atteint pratiquement 1% de la population mondiale (voir schéma).
Proportion des déplacés par rapport à la population mondiale entre 2009 et 2018 :
Situer les déracinés par pays :
Au total, plus des deux tiers, soit 67% de l’ensemble des réfugiés dans le monde sont originaires de cinq pays seulement : la Syrie avec 6,7 millions de réfugiés syriens dans le monde, l’Afghanistan (2,7 millions), le Sud, Soudan, le Mynmar et enfin la Somalie (voir schéma).
Pays d’origine de la majeure partie des réfugiés en 2018 :
De plus, pour la cinquième année consécutive, c’est la Turquie qui accueille le plus grand nombre de réfugiés au monde, avec 3,7 millions de personnes. Les quatre pays accueillant le plus de personnes actuellement dans l’ordre décroissant : le Pakistan, l’Ouganda, at au même niveau avec 1,1 million de personnes accueillies : le Soudan et l’Allemagne.
La question de l’apatridie ?

Une autre population inquiète le HCR, bien que celle-ci reste moins nombreuse que les réfugiés, et autres types de déplacés : les apatrides. Un apatride est, selon la convention de New York du 28 septembre 1954, « toute personne qu’aucun État ne considère comme son ressortissant par application de sa législation ». Ce problème concerne surtout les Rohingyas au Myanmar auxquels la nationalité birmane est refusée et des populations ivoiriennes originaires du nord de la Côte d’Ivoire (voir Carte).
Retrouvez le rapport complet : « UNHCR Global Trends in 2018 ».
Dossier réalisé par Sarah Boisson.
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