L’eau est en danger, agissons !

22 mars 2017, c’est la Journée Mondiale de l’Eau. Solidarités International publie son 3e Baromètre de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement dans le monde. Vous y trouverez des chiffres, des actions de terrain, des analyses, interview, témoignages passionnants qui sonnent l’alarme, car l’eau est en danger. Enfin, participez à ce combat en signant la pétition.

Vous trouverez ci-dessous mon article publié ce jour dans le Huffington Post, le communiqué de presse de Solidarités International, le Baromètre de l’eau et la vidéo de la pétition.

ob_993d21_pfe-solidaritesinternational-8.jpgCrédits photo : Tugdual De Dieuleveult

L’aide humanitaire, c’est d’abord sauver des vies en secourant les populations en danger : boire, manger, être à l’abri et soigné, c’est le minimum pour survivre dans les situations de guerre ou de catastrophe. Et l’eau potable est la priorité des priorités au quotidien.

Mais cette eau peut devenir un poison si elle est contaminée. Elle provoque alors des maladies hydriques comme la diarrhée, le choléra, l’hépatite, la typhoïde,… On estime que chaque année 2,6 millions d’êtres humains meurent d’une maladie hydrique, soit 7500 morts par jour dont 5000 enfants de moins de 5 ans. C’est une grande cause humanitaire mondiale pour laquelle se mobiliser et la Journée Mondiale de l’Eau le 22 mars en est plus que jamais l’occasion.

Aujourd’hui encore, près de la moitié de l’humanité n’a pas accès à une eau réellement potable et sure et 2,4 milliards n’ont pas accès à des toilettes.

Pourtant, en juillet 2010, une résolution des Nations-Unies a fait de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement un droit de l’homme. Des progrès notables ont été obtenus grâce aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) entre 2000 et 2015. Et les 17 Objectifs de Développement Durables (ODD) 2015-2030 se fixent notamment comme but (Objectif 6) l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement.

Malheureusement, nous ne percevons aujourd’hui ni une volonté politique assez forte, ni une gouvernance nationale et mondiale coordonnée entre elles et avec l’ensemble des acteurs, ni les ressources financières indispensables pour y parvenir d’ici 2030, en particulier pour les populations des pays les plus pauvres affectées par une guerre ou une catastrophe.

Votés par 195 Etats en septembre 2015, les 17 ODD ne sont pas contraignants. Chaque Etat en est cependant responsable et nous pressentons bien qu’une majorité de pays parmi les moins avancés et les plus fragiles ou en crise n’y parviendront pas seuls sans la solidarité des pays développés.

Selon une étude de la Banque Mondiale (Hutton et Varughese, 2016) portant sur 140 pays, le coût total d’un accès universel à l’eau et l’assainissement en 2030 serait de 114 milliards de dollars par an. Mais cela nécessite un triplement des investissements actuels !

Et nous sommes loin du compte quand on sait que pour sa part l’Aide Publique Mondiale (APD) atteint seulement 162,8 milliards de dollars en 2015 ! En France même, si l’effort pour l’eau est réel et progresse fortement avec l’Agence Française de Développement (AFD), il se concrétise essentiellement par des prêts, ce qui exclut par conséquent les pays et populations les plus fragiles et les plus menacés.

De plus, l’atteinte des ODD à l’horizon 2030, particulièrement l’Objectif 6 pour l’accès universel à l’eau et l’assainissement, est menacée par le dérèglement climatique et le choc démographique.

Ces dernières années, en moyenne, 22,5 millions de personnes se sont déplacées chaque année à cause du climat ou des catastrophes météorologiques. On estime que d’ici 2020, 60 millions de personnes pourraient migrer de l’Afrique subsaharienne vers l’Afrique du nord et l’Europe et les experts s’accordent à dire qu’il y aura environ 250 millions de réfugiés climatiques d’ici 2050.

Ainsi, l’élévation continue du niveau de la mer menace 16 villes de plus de 10 millions d’habitants. Avec le recul des glaciers himalayens, le débit de fleuves comme l’Indus, le Gange et le Brahmapoutre pourrait priver des centaines de millions d’habitants de ressources suffisantes en eau et nourriture.

Enfin, l’Accord de Paris de la COP21 est menacé par une augmentation située entre 2,7° et 3,5° Celsius de moyenne des températures d’ici 2100. Aussi, il est urgent d’engager et de financer les mesures d’adaptation des activités et des modes de vie aux conséquences du dérèglement climatiques. Surtout quand l’on sait que cette adaptation concerne l’eau dans 90% des cas avec la sécheresse, les inondations, l’élévation du niveau de la mer et qu’elle recoupe la plupart des ODD dont la cohérence est globale.

Il nous reste juste 13 ans pour tenir les engagements pris à l’unanimité des Etats de réaliser les 17 Objectifs de Développement Durable. C’est le combat de l’ONG humanitaire Solidarités International, membre du Partenariat Français pour l’Eau (PFE) et de Coalition Eau, de conjurer les décideurs politiques, économiques, les institutions régionales, l’ONU de mobiliser les ressources, de coordonner les efforts pour tenir parole. C’est une question de vie et de mort pour des millions d’êtres humains face aux maladies hydriques et à la malnutrition.

Alors que nous sommes ici, en France, en pleine campagne pour l’élection présidentielle, nous interpellons tous les candidats, les partis, les médias à élargir leur horizon à ces questions vitales pour nos concitoyens qui pressentent bien que les défis et les menaces là-bas nous atteindront ici demain comme c’est d’ailleurs déjà le cas aujourd’hui.

Et s’il est légitime et nécessaire que chaque pays se préoccupe d’abord des siens face aux chocs de la mondialisation, cela n’empêche nullement la coopération face aux défis mondiaux communs, bien au contraire. L’aide humanitaire et le développement représentent dans le monde d’aujourd’hui certaines des conditions déterminantes de la sécurité et de la paix.

Lire aussi:

Le Communiqué de presse de SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Le Baromètre de l’eau 2017 par SOLIDARITÉS INTERNATIONAL

Signez la pétition « Des puits pour tous » 

L’article dans le Huffington Post

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