En 2013, les défis humanitaires n’ont pas manqué avec le cyclone Haiyan aux Philippines, le conflit en Centrafrique, qui n’est pas fini malgré le processus politique, le Soudan du sud qui sombre dans la guerre civile au risque d’un suicide. Et, comment ne pas penser à la Syrie dont le nombre de victimes s’accroît sans cesse avec un Liban voisin en danger.
Côté coordination, l’événement c’est la naissance de la « Coordination Humanitaire et Développement » (www.c-hd.org) dont j’ai l’honneur, avec Xavier Boutin d’IECD, d’être président ainsi que le représentant au sein du conseil d’administration de Coordination Sud. Depuis sa création au printemps 2013, 8 nouvelles organisations ont rejoint la CHD et la dynamique se poursuit en 2014 avec bientôt une trentaine d’ONG adhérentes.
En ce début d’année 2014, la Conférence de Genève 2 sur la Syrie n’a malheureusement pas répondu aux attentes, notamment en matière d’accès humanitaire à l’échelle du pays, et la dynamique du conflit en ressortira relancée en attendant les prochains rounds de négociation. L’Afghanistan (>Ecouter l’émission de RFI « Géopolitique, le débat » du 2 février 2014 : Ou en est l’Afghanistan) se trouve cette année une nouvelle fois au carrefour d’une épreuve de vérité, entre les élections présidentielles du 30 mars prochain et le retrait des troupes de l’OTAN (encore 58.000 hommes) à la fin de l’année. Et alors que le président Karzaï refuse de signer un accord de défense avec les Etats-Unis prévoyant le maintien d’une dizaine de milliers de militaires.
En 2014, au premier semestre, les rendez-vous et les enjeux sont nombreux pour nous. Il y a la Loi d’orientation et de Programmation du développement et de la solidarité internationale dont nous attendons beaucoup pour la reconnaissance du processus urgence-reconstruction-développement et la mise en place d’un mécanisme spécifique de financement des programmes de reconstruction. La LOP, comme on dit, est à l’Assemblée Nationale puis au Sénat où des amendements peuvent être présentés. Ce à quoi quelques-uns d’entre nous contribuent activement.
Il y a aussi la 2ème Conférence Nationale Humanitaire, organisée en concertation avec les ONG et qui aura lieu le 31 mars au ministère des Affaires étrangères. Les thèmes que nous avons retenu sont d’une grande actualité, qu’il s’agisse des modalités d’action humanitaire dans les pays fragiles en crise, de l’émergence de nouveaux acteurs dans le champ humanitaire, du processus URD au regard de la résilience avant et après la crise, et enfin de l’avenir des ONG françaises dans un environnement mondialisé et de fait concurrentiel. Cette conférence sera présidée par Laurent Fabius en présence de Valérie Amos, Secrétaire générale adjointe des Nations-Unies aux affaires humanitaires et de Kristalina Georgieva, Commissaire européenne à l’aide humanitaire et à la réponse aux crises. Ce sera pour nous l’occasion de faire valoir nos analyses, nos propositions mais également nos préoccupations, comme les contraintes qui pèsent sur le budget de la Commission européenne et qui affectent gravement l’aide humanitaire de la DG ECHO et de ses partenaires.
Pour moi, l’enjeu de cette Conférence est bien d’établir un diagnostic précis de la situation actuelle, d’anticiper les évolutions, les adaptations, les partenariats des années à venir, bref de relever aujourd’hui les défis de l’action humanitaire de demain pour nos organisations.
Je reviendrai ici prochainement sur ces questions. N’hésitez pas à partager ces informations avec vos amis et à m’envoyer vos commentaires auxquels je répondrai. Merci et à bientôt.
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