Vous imaginez ma surprise quand on m’a proposé pour recevoir un Prix de l’humanitaire à Moscou, moi qui ait débuté en Afghanistan envahi par les troupes soviétiques (1979-1989) ! Pas évident avec un Président Russe qui regrette la disparition de l’URSS ou, plus certainement, sa grandeur !
C’est dire l’indépendance du journal et de la rédaction du Courrier de Russie qui a remis 7 Prix (littéraire, journalisme, artiste, réalisateur, humanitaire et Prix d’honneur) à 6 russes et à un français. Cette liberté d’esprit du « Prix Cyrano », vous apprécierez la référence, est bien illustrée par la personnalité des lauréats russes qui sont remarquables et qui représentent bien les critères du Prix d’une réflexion indépendante, de fidélité à soi-même et d’intégrité de conscience.
C’est un mélange de nouvelle Russie, de soviétisme sur fond de Russie éternelle que j’ai eu la chance de découvrir en recevant ce Prix de l’humanitaire qui honore moins qu’il n’oblige à assumer ses engagements. D’autant que le lauréat humanitaire de l’année dernière était Xavier Emmanuelli, président du SAMU social qui est actif à Moscou, et l’un des fondateurs de Médecins Sans Frontières.
Un Prix pour les humanitaires, c’est rare !
Je tiens beaucoup à dédier ce Prix, comme je l’ai dit lors de sa remise, à chacun des membres de l’ONG Solidarités International (www.solidarites.org) qui depuis maintenant 36 ans se battent sur tous les fronts pour secourir les populations en danger et les accompagner à sortir de ces crises. Ce Prix leur revient et je suis l’un d’entre eux.
Je vous invite à voir les vidéos de présentation des lauréats Guzel, Vitali, Semion, Gavkhar, Sevil qui donnent une idée de la Russie d’aujourd’hui car, ce qui frappe, c’est la différence de perception que l’on a de ce pays chez nous et les réalités riches, diverses et attachantes que l’on y découvre sur place.
Et comment comprendre les événements majeurs dans lesquels ce pays est impliqué, comme c’est le cas en Syrie et en Ukraine, sans une meilleure compréhension de la Russie et de ses citoyens. Le Courrier de Russie est associée à plusieurs initiatives (édition, chambre de commerce et d’industrie France Russie,…), dont L’Observatoire franco-russe qui publie un remarquable Rapport annuel sous la direction d’Arnaud Dubien aux Editions du Cherche Midi.
C’est tout l’intérêt du journal « Le Courrier de Russie », dont je vous recommande la lecture et qui est un bimensuel franco-russe d’actualité avec Ina Doulkina, pour rédactrice en chef et pour directeur général, Jean Félix de la Ville Baugé qui, avec sa femme Marie, connaissent bien l’humanitaire pour l’avoir pratiqué de nombreuses années au Cambodge, au Soudan, en Tchétchénie et au Daghestan.
Après ce Prix, on m’a demandé de faire une conférence sur l’humanitaire « à l’épreuve des balles » dans les situations de conflit dont vous trouverez la vidéo complète ci-dessous. Il y est surtout question de l’expérience et des leçons apprises en Afghanistan, Rwanda, Bosnie, RDC,…des processus de radicalisation, de l’implacable logique de guerre et du risque d’effet domino entre pays voisins, de la responsabilité des Etats qui s’en mêlent. Bref, tout l’enjeu quotidien de l’impartialité des secours, de l’indépendance des humanitaire quand ceux-ci sont confrontés aux fracas de la géopolitique en guerre.
> Voir la vidéo présentant les 7 lauréats des Prix du Courrier de Russie
> Voir la vidéo de la remise des prix
> Voir la vidéo de la conférence « L’humanitaire à l’épreuve des balles » (55 mn)
> Accéder au site du journal Le Courrier de Russie
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